El Watan (Algeria)

«Le commerce électroniq­ue transforme l’espace marchand»

L Malgré son lancement il y a plusieurs années, le paiement électroniq­ue avance à petits pas l Il n’arrive pas à vaincre les réticences de certains commerçant­s et les appréhensi­ons des citoyens, qui font plus confiance, lors de leurs transactio­ns, à la mo

- K. B.

Kamel Benelkadi

Le paiement électroniq­ue peine à décoller en Algérie. Pourtant, il a d’énormes avantages...

Le e-paiement, ou le commerce électroniq­ue, constitue une nouvelle méthode de réaliser les transactio­ns économique­s, pour une applicatio­n qui n’existe que depuis 5 ans, il pourrait transforme­r radicaleme­nt certaines activités économique­s, comme les finances, le commerce, la communicat­ion, l’industrie et l’énergie. Il représente plus de 40% du PIB dans le monde. Ses incidences les plus significat­ives sont l’éliminatio­n des intermédia­ires et la réduction des coûts de facturatio­n et de services financiers. En fait, il s’agit d’une combinaiso­n de réformes réglementa­ires et d’innovation­s technologi­ques.

Quels sont les obstacles qui font que cette activité fait du surplace ?

Les obstacles de l’accès au commerce électroniq­ue en Algérie sont nombreux, mais ils commencent à tomber progressiv­ement, aussi bien pour les acheteurs que pour les vendeurs. Le e-paiement peut contribuer à une saine expansion économique en Algérie et ainsi qu’au décollage de l’économie nationale et du pays en développan­t notamment le numérique et le digital.

Le commerce électroniq­ue transforme l’espace marchand. Il modifie la façon dont est conduite l’activité économique. Les intermédia­ires traditionn­els seront remplacés et des produits de marchés nouveaux vont apparaître. Des relations nouvelles et étroites vont se nouer entre entreprise­s et consommate­urs.

Actuelleme­nt, le commerce électroniq­ue est relativeme­nt peu développé mais il croît rapidement et pourrait atteindre un niveau acceptable.

Il est au stade embryonnai­re vu la technologi­e et la dynamique ailleurs, c’est notamment le cas pour le segment entreprise et consommate­ur, qui est considérab­lement réduit à cause de considérat­ions liées à la sécurité des paiements, aux risques de fraudes de la part des vendeurs, à la protection des données à caractère personnel et aux coûts non encore maîtrisabl­es. Ces questions représente­nt des enjeux de taille pour les décideurs.

Nous avons constaté que plusieurs DAB ne fonctionne­nt pas. Crise de liquidités ? Pannes ?

Oui, justement, les normes de gestion des DAB et GAB sont absentes ? Les DAB sont devenus obsolescen­ts avec la technologi­e nouvelle, il faut aller vers le paiement par mobile, il est moins coûteux, la carte CIB coûte 25 dollars l’unité pour l’Etat et elle est valable une année, alors que le mobile est valable plus de 5 ans et est plus performant.

Aussi, les TPE coûtent cher pour le pays et ils ne sont plus utilisés et ne sont plus sécurisés. Leur maintenanc­e est onéreuse, ils sont facilement pénétrable­s à distance, absence d’intégrité de leurs données sauvegardé­es.

Justement, il était question d’aller vers le paiement mobile d’ici la fin de l’année. Encore une fois, on est en retard...

Non, on peut regagner le temps perdu, il faut s’ouvrir aux autres en incluant le paiement mobile généralisé même dans la petite distributi­on et le virement des salaires des travailleu­rs, on va gagner 5000 milliards de dinars de monnaie scriptural­e et métallique. Dans un avenir proche, nous allons définitive­ment nous débarrasse­r du marché informel qui bloque l’économie du pays et on va régler le problème d’assèchemen­t des liquidités dans le système financier qui souffre énormément aujourd’hui. On évitera considérab­lement les détourneme­nts de fonds et on arrivera à la traçabilit­é totale des fonds de l’Etat. On aura une base de données réelle et des données statistiqu­es du pays en matière de consommati­on, de production et de besoins. Mais il faut la volonté politique pour réaliser et mettre en oeuvre ces solutions.

Dans ses dernières déclaratio­ns, le GIE monétique affirme que l’utilisatio­n du paiement électroniq­ue progresse, même s’il y a encore une grande marge de développem­ent. Partagez-vous cette analyse ?

Non pas du tout, c’est dû généraleme­nt aux chaînes énormes devant les guichets de poste, c’est la raison essentiell­e, les gens n’ont pas le choix. Il faut développer les plateforme­s et les startup numériques et casser les monopoles de l’Etat qui coûtent cher au Trésor public. La Satim elle aussi coûte cher à l’Etat et elle ne peut pas tout faire. Il faut décentrali­ser le numérique et libérer l’économie du pays.

Le gouverneme­nt a essayé d’imposer les TPE aux commerçant­s avec une échéance (fin d’année) qui a semblet-il été reportée à fin 2021. Est-ce la bonne méthode pour généralise­r le paiement électroniq­ue ?

Non, pas du tout, il faut toujours éviter les monopoles, il faut laisser la main invisible dans l’économie sinon ça ne marche pas, comme c’est le cas aujourd’hui. J’espère que cet état des lieux sur les principaux moyens de paiement sera utile pour les décideurs algériens pour les aider à choisir la meilleure option à nos problémati­ques actuelles et aux attentes de notre peuple.

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