Un 1er janvier qui vire au cauchemar
Des centaines de familles venues de différentes régions du pays se sont retrouvées bloquées, depuis vendredi après-midi jusqu’à hier matin, sur les hauteurs de la station climatique de Tikjda, au nord de Bouira, après des chutes de neige. La panique générale qui s’est emparée des visiteurs a provoqué une grande anarchie et a compliqué davantage la situation. La chaussée dégradée et glissante ainsi que les stationnements anarchiques ont rendu la circulation automobile presque impossible. Dès la tombée de la nuit, la situation avait pris une autre tournure. Les températures sont tombées en dessous de zéro. Un réel danger pesait notamment sur les personnes âgées et les enfants. Pour se réchauffer, des feux ont été allumés sur les bords de la route. Selon le sous-lieutenant Youcef Abdat, chargé de la communication de la Protection civile, les centaines de visiteurs n’ont pas pris en considération le bulletin météorologique spécial orange qui a été émis jeudi, annonçant de la neige et du verglas sur la région, et ce, du 1er au 3 janvier. «C’est à partir de 15h que les bouchons ont commencé à se former, suite à la ruée des visiteurs pour quitter les lieux après les chutes de neige intermittentes. En outre, nos services ont enregistré deux incidents sans gravité sur les lieux», a-t-il indiqué. Notre interlocuteur ajoute que les éléments de la Protection civile, de la Gendarmerie nationale, de l’Armée nationale populaire, des travaux publics ainsi que ceux du Centre national des sports et loisirs (CNSLT) Tikjda ont été mobilisés pour gérer la circulation et libérer la route des neiges. En outre, 26 personnes, dont 3 Palestiniens, ont été accueillies au niveau du CNSLT. Ce n’est que vers 2h du matin dans la nuit de samedi à dimanche que les derniers véhicules ont pu quitter les lieux sains et saufs. Pour rappel, chaque hiver, le même scénario de blocage de la circulation est enregistré au niveau de Tikjda, sans que les pouvoirs publics n’en tirent des leçons. L’anarchie à laquelle est livré ce joyau de la nature est sans précédent. Le tourisme de masse, l’incivisme des visiteurs et le manque de moyens pour le déneigement des routes ne cessent de ternir son image. Une simple visite pour prendre un bol d’air frais pourrait virer au cauchemar. Hier après-midi, le wali de Bouira a pris la décision d’interdire l’accès à la station aux bus et aux motocycles.