L’OPEP+ appelée à ajuster le tir en 2021
Le pétrole a enregistré pour sa dernière séance de cotation annuelle des valeurs positives, à quelques jours de la réunion mensuelle de l’OPEP+, qui doit se réunir par vidéoconférence demain afin de décider des niveaux de production pour février, dans l’espoir de franchir le cap d’une année difficile qui, au fil des mauvaises nouvelles sanitaires liées à la Covid-19, a causé une perte annuelle conséquente de 20% au marché. Si les espoirs liés aux vaccins insufflent un regain d’optimisme aux marchés en ce début d’année, les nouvelles sur la propagation de nouvelles souches de virus menacent une remontée encore précaire de la courbe des prix. Au cours de leur dernier sommet, tenu début décembre, les membres de l’OPEP+ ont convenu d’augmenter la production d’un demi-million de barils par jour en janvier, dans une démarche qui se veut prudente, afin d’éviter d’inonder un marché trop fragile et de provoquer des baisses incontrôlées des cours.
Lors de la même rencontre, les membres de l’OPEP+ ont convenu de se réunir au début de chaque mois afin de décider de tout ajustement des volumes de production pour le mois suivant, en fonction de l’évolution des cours, et ce, dans un souci de rester maîtres de la situation et de réguler en temps voulu le marché, tout en laissant peu de marge de manoeuvre aux spéculateurs, comme l’a dernièrement souligné le ministre saoudien en charge du secteur pétrolier. «Enfin, nous avons vu une forte démonstration de la volonté et de la capacité de l’OPEP+ à gérer le marché, jetant les bases de la reprise du Brent à plus de 50 dollars le baril malgré l’incertitude de la demande sur le marché», ont déclaré les analystes de JBC Energy dans un communiqué répercuté par l’AFP.
L’agence relève que malgré le poids des pays OPEP+, les pays non membres de l’alliance ont aussi un impact sur le marché pétrolier ; principalement les EtatsUnis qui produisent encore 11 millions de barils de brut par jour.
Au sein de ses rangs, l’OPEP devra aussi prêter attention aux développements de la production des trois pays membres – la Libye, l’Iran et le Venezuela –, qui se sont vu accorder des exemptions de quotas. La production libyenne est en forte augmentation depuis le mois d’octobre suite à la signature d’un accord de cessez-le-feu, ce qui a aussi un impact sur la portée de la décision que prendra l’OPEP+.
Bien que les prix aient grimpé au cours des deux derniers mois, des verrouillages supplémentaires en Europe et aux Etats-Unis ont à nouveau pesé sur la demande de carburant, et une nouvelle variante hautement infectieuse du virus a sonné l’alarme. Un sondage mensuel de Reuters, publié jeudi, a montré que les prix du pétrole ne devraient pas faire beaucoup de progrès en 2021, les perspectives de demande de carburant restant encore sombres.
Dans ce contexte, les regards se tournent vers l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés qui, malgré les incertitudes, devraient pencher pour une seconde augmentation de la production de brut à partir de février.
La Russie a, pour sa part, déjà pris option pour une augmentation de 500 000 b/j supplémentaires des quotas de l’OPEP+ alors que la production du pays vient d’enregistrer, pour la première fois depuis 2008, son plus bas niveau depuis 2011.