Turbulences au département des sciences politiques
Le transfert de nouveaux étudiants de 1re année vers la filière de droit et la suspension des inscriptions en Master sont parmi les mesures contestées par les enseignants.
C’est un véritable cri de détresse que lancent une vingtaine d’enseignants du département des sciences politiques de l’université Mohamed Seddik Benyahia de Jijel (pôle de Tassoust) dans une lettre transmise au recteur. Les signataires du document, dont une copie nous a été transmise, regrettent «l’indifférence et le mépris accordés depuis deux années dans la gestion du dossier relatif» à leur département, ouvert en 2002 et qui compte actuellement une trentaine d’enseignants. De ce fait, écrivent-ils : «Nous rejetons les décisions prises, liées au transfert de nouveaux étudiants de 1re année vers la filière droit» à cause du faible nombre d’inscrits. «Une situation qui n’a pas mené à une telle décision, notamment à Skikda et M’sila», soutiennent-ils dans leur missive. Ils disent aussi rejeter ce qu’ils qualifient de «fuite en avant» puisqu’il est toujours invoqué «l’accord du ministère pour ceux qui veulent préparer un deuxième diplôme», alors que le nombre de dossiers déposés dépasse les 140 candidatures.
La suspension des inscriptions en master (coopération internationale et administration locale) est elle aussi refusée les poussant à s’interroger comment cela était-il possible d’ouvrir un master durant l’année écoulée avec un seul étudiant, alors qu’actuellement, disent-ils, ils avoisinent la cinquantaine. Les signataires demandent, par ailleurs, des éclaircissements sur le refus de renouveler le projet de doctorat dans trois filières tout en demandant d’être officiellement informés de la réponse reçue du ministère de tutelle en septembre dernier concernant leur département. Contacté à ce propos, le recteur de l’université de Jijel, dira : «A notre niveau, nous avons fait notre travail, notamment pour ce qui est des nouveaux étudiants et du deuxième diplôme.»
Il nous répondra à propos du dossier des nouveaux étudiants en précisant : «Il n’est pas possible d’ouvrir une filière avec moins de 10 étudiants», mentionnant au passage des cas similaires à Skikda et El Bayadh. Pour ceux de Jijel, il ajoutera que les concernés ont fait à leur demande un transfert vers la filière de droit. Pour ce qui est du deuxième diplôme, il dira que «la situation est suivie», le ministère ayant été informé où «le dossier est encore en cours d’étude suite à notre demande», considérant ainsi ce volet pris en charge. Enfin, pour l’ouverture des doctorats, il regrettera que le dossier n’ait pas été soumis au conseil scientifique dans les délais requis et qu’une convention a été signée avec l’université de M’sila pour justement aider les postulants au doctorat, dira-t-il.