El Watan (Algeria)

UNE TOUCHE DE POSITIVITÉ

- Amina Semmar

Une nouvelle exposition d’art contempora­in se tient à la villa Abdelatif avec une touche de positivité en cette période de négativité. Il s’agit de l’exposition de l’artiste peintre et architecte, Chafa Ouzzani. Intitulée «Prélude», l’exposition d’une quarantain­e d’oeuvres reste visible jusqu’au 7 janvier.

Dès le début de sa carrière en architectu­re, Chafa Ouzzani a toujours été attiré par le monde de la peinture. C’est en étudiant l’histoire de l’art qu’il découvre notamment les oeuvres de célèbres artistes, qu’ils soient algériens ou occidentau­x. Au fil des ans, il gagne en maturité artistique et technique, et a su se placer parmi les artistes de choix. Son approche artistique ne passe d’ailleurs pas inaperçue. Elle est même reconnaiss­able à ses figures cubiques et ses configurat­ions urbanistiq­ues. «Mes tableaux sont un peu comme des histoires que je raconte», nous dit-il. A la Villa Abdelatif, il expose une trentaine de toiles aux différents formats, mais aussi une dizaine d’oeuvres en acrylique sur papier. L’exposition de Chafa Ouzzani est très forte en émotions, car elle dégage beaucoup d’optimisme et de positivité. Ce résultat est toutefois obtenu en fonction du moment dans lequel l’artiste peint ses oeuvres. «Je ne peins que lorsque je me sens bien, jamais quand je suis triste ou déprimé, car cela se répercuter­a sur la nature de mes créations. Et contrairem­ent à la plupart des artistes qui sont plutôt inspirés durant la nuit, c’est la lumière du soleil qui me motive le plus», confie-t-il. L’artiste possède aussi une palette de couleurs très variée par rapport aux éléments qu’il y a à l’intérieur de ses peintures. «Il y a beaucoup de symboles liés à la mémoire collective, à nos traditions, à mon vécu et surtout à mon enfance. Des flashs qui se retrouvent notamment sur mes toiles. J’aime également faire beaucoup de décomposit­ion et de graphisme, c’est probableme­nt dû à mon métier d’architecte», explique l’artiste. Pour ce qui est des maisons qui reviennent très souvent dans ses toiles, elles représente­nt un brin de nostalgie de son village natal à Béjaïa.

Pendant des années il appartenai­t aux courants artistique­s du semi-figuratif et figuratif. «En tant qu’artiste du figuratif, il fallait toujours penser à un sujet, à un thème, à ce qu’il allait symboliser, le message qu’il allait représente­r, que ce soit idéologiqu­e ou social. Aujourd’hui, je n’ai plus envie de faire ça. Tout ce que je souhaite faire, c’est prendre une toile et me lâcher. C’était cette liberté de création que je recherchai­s», ajoute-t-il. En effet, les différents instrument­s d’expression qui l’animent suggèrent qu’il est à la quête d’une certaine liberté de création non trouvée parmi l’art figuratif ou semi-figuratif. Ainsi, c’est en se détachant de ces courants artistique­s que Chafa Ouzzani est parvenu à extérioris­er ses émotions esthétique­s autour d’un art qui lui ressemble, l’art abstrait. Au fur et à mesure, il construit donc sa compositio­n en mettant des touches de peinture, des reliefs en utilisant un pinceau ou un couteau, parfois du sable ou même des galets. Mais pour y parvenir, il faut une certaine harmonie. La période du confinemen­t a été pour lui un vrai bonheur, car elle lui a permis de se consacrer pleinement à la peinture. Il faut savoir que cette exposition a été reportée à de nombreuses reprises en raison de la crise sanitaire de Covid-19. Or, pour répondre à une certaine visibilité, l’Agence algérienne pour le rayonnemen­t culturel (AARC) a organisé cette même exposition en format «visite virtuelle» sur sa plateforme. Intitulée «Prélude», l’exposition emprunte un terme aussi bien utilisé en musique que pour introduire une oeuvre artistique ou un événement. Pour l’artiste, ce titre est un clin d’oeil aux deux genres, mais aussi un avant-goût de ses oeuvres si longtemps attendues. Par ailleurs, Chafa Ouzzani n’est pas à sa première exposition. Il a à son actif plusieurs exposition­s individuel­les et collective­s en Algérie et à l’étranger, notamment au Musée des Beaux-arts, à la galerie Baya du palais de la Culture Moufdi Zakaria, ou encore à la galerie de l’associatio­n Asselah. Il faut savoir qu’il a exposé pour la première fois à l’Institut d’architectu­re.

 ??  ?? Intitulée «Prélude», l’exposition d’une quarantain­e d’oeuvres reste visible jusqu’au 7 janvier courant
Intitulée «Prélude», l’exposition d’une quarantain­e d’oeuvres reste visible jusqu’au 7 janvier courant
 ??  ?? «Je ne peins que lorsque je me sens bien, jamais
quand je suis triste ou déprimé, car cela se répercuter­a sur la nature de mes créations…»
«Je ne peins que lorsque je me sens bien, jamais quand je suis triste ou déprimé, car cela se répercuter­a sur la nature de mes créations…»

Newspapers in French

Newspapers from Algeria