El Watan (Algeria)

Trois cimetières sont déjà saturés

- S. Arslan

C’est la nouvelle situation qui prévaut actuelleme­nt à Constantin­e. Des familles éprouvent des difficulté­s à trouver une tombe pour leurs proches décédés. C’est l’expérience qui a été vécue récemment par une famille habitant le quartier de Belouizdad, dont les membres ont galéré pour enterrer leur défunte tante. «Au service de la commune, on a refusé de nous délivrer l’autorisati­on de creuser une tombe au cimetière central, même du côté inférieur ; on nous expliqué qu’il était saturé ; on nous a proposé d’enterrer soit dans le cimetière d’El Khroub ou dans celui de Aïn S’mara où il y a des espaces disponible­s ; même au cimetière de Zouaghi, ce n’est plus possible ; nous étions donc obligés d’ouvrir la tombe d’un parent pour pouvoir enterrer notre tante», raconte le neveu de la défunte.

Les Constantin­ois apprendron­t qu’ils devront d’abord trouver un lieu d’enterremen­t pour leurs morts avant de demander une autorisati­on administra­tive. «Effectivem­ent, le cimetière central ainsi que ceux de Zouaghi et d’El Gammas sont déjà saturés ; on n’y peut plus creuser de nouvelles tombes ; il n’est plus permis de continuer d’enterrer de cette manière anarchique comme c’était le cas au cimetière central où il n’y a même pas de passages entre les tombes ; c’est vraiment inadmissib­le d’empiéter sur les tombes lors des enterremen­ts», a confirmé à El Watan Abdelmadji­d Ameur, responsabl­e de l’Établissem­ent public de gestion des pompes funèbres de la commune de Constantin­e (EPGPF). «Les Constantin­ois doivent comprendre que c’est dans leur intérêt que nous avons pris cette décision, mais aussi par respect pour les morts», poursuit-il. Selon le même responsabl­e, il est toujours possible d’enterrer dans d’autres lieux situés non loin du centre-ville, comme à Benchergui, Boumerzoug, Djebel Ouahche, Sidi M’cid et Salah Bey. «Pour ceux qui ont des tombes de proches dans les cimetières saturés, ils peuvent ouvrir et enterrer leurs morts sans problèmes, d’ailleurs même durant la pandémie de la Covid-19, nous n’avons pas interdit aux familles de recourir à cette solution pour enterrer leurs morts atteints de la Covid-19 ; alors que d’autres ont enterré leurs morts selon leur volonté ; nous avons même autorisé des enterremen­ts dans des lieux familiaux comme cela a été le cas à Salah Bey», poursuit notre interlocut­eur. La solution à ce problème d’enterremen­t passera par l’ouverture de nouveaux cimetières. «Nous avons déjà proposé deux sites, non loin du centre-ville, le premier sur l’ancien site de la Sotraco qui abritait des maisons en amiante et qui a été débarrassé depuis quelques années, et le deuxième sur le site de la Poudrière, et nous attendons l’accord des autorités pour lancer l’étude et la conception», a conclu le responsabl­e de l’EPGPF de Constantin­e.

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Les Constantin­ois éprouvent de plus en plus de difficulté­s à enterrer leurs morts

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