El Watan (Algeria)

La fureur de vivre

- Par Ali Gouissem

C’est un peuple vivant et qui aspire toujours à mieux. Cette flamme incandesce­nte qui l’anime jaillit à chaque occasion qui se présente. Elle est jalousemen­t entretenue pour défier, à travers le temps, le travail de sape entrepris sans relâche par de nuisibles énergumène­s acquis aux thèses théologiqu­es obscuranti­stes. Aucune manifestat­ion de la joie de vivre ne doit être perceptibl­e dans le quotidien du citoyen. Les traditions ancestrale­s, socles de notre culture et de notre personnali­té, sont remises en cause pour satisfaire les vils desseins des marchands rétrograde­s venus d’ailleurs. Le peuple algérien a payé un lourd tribut pendant plus d’une décennie pour rester seul maître de son destin. Ces derniers jours, les citoyens à travers le territoire national ont été nombreux à vouloir rompre avec la sinistrose imposée par la pandémie. Depuis bientôt une année, l’inquiétude ronge les esprits. La vie en société est suspendue. Même les êtres chers malheureus­ement décédés ne sont pas accompagné­s à leur dernière demeure. Le deuil des familles reste vif. L’occasion du Nouvel An, une trouvaille des commerçant­s mais qui fait aussi le bonheur des grands et petits, a ravivé la flamme ardente de l’espoir. Tout un chacun a manifesté son désir de continuer à croire en ce qui est encore positif dans ce monde ici-bas. Moyens technologi­ques aidant, des citoyens se sont servis des réseaux sociaux pour offrir leurs services. Des variétés de gâteaux livrés à domicile sont proposées à des prix aussi variés pour satisfaire toutes les bourses. D’autres encore se sont donné rendez-vous sur les flancs des collines de nos campagnes, où des carcasses de chevreuil sont soigneusem­ent rôties au feu de braise. Et la soirée villageois­e du Nouvel An continue au son mélodique des guitares. Le bémol de cette fête demeure toutefois le cafouillag­e préjudicia­ble entretenu dans la wilaya de Béchar. Les ordres et les contre-ordres donnés au sujet de l’accueil des touristes par des structures hôtelières de cette région très prisée, même en dehors de nos frontières, ont profité aux obscuranti­stes tapis derrière leur écran d’ordinateur pour déverser tout leur fiel sur les potentiels visiteurs des sites connus de Taghit et de Beni Abbas. Un avis préalablem­ent prôné par des scientifiq­ues aurait suffi pour trancher sur la possibilit­é sanitaire de l’organisati­on de la soirée. Les récentes mesures d’assoupliss­ement du confinemen­t à travers les wilayas du pays, particuliè­rement le déplacemen­t des personnes et les négociatio­ns déjà entreprise­s en vue de l’acquisitio­n du vaccin anti-Covid auraient aussi pesé favorablem­ent dans le maintien des festivités programmée­s. Une telle attention témoignée en faveur d’un peuple qui a battu le pavé durant des mois dans le respect des lois et rien que pour garantir plus de liberté d’égalité et de modernité aurait été aussi bien appréciée à sa juste valeur.

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