Le déficit de la balance commerciale se creuse
L’année 2020 a été marquée par par une réévaluation globale de l’Accord d’association avec l’Union européenne, l’Accord de la Zone arabe de libreéchange (ZALE) et l’Accord préférentiel avec la Tunisie.
Selon les indicateurs prévisionnels préliminaires de 2020, la valeur des importations a reculé de 18% (34,4 milliards dollars) par rapport à l’année 2019 (42 milliards de dollars), tandis que les exportations ont baissé à 23,8 milliards de dollars contre 35,8 milliards de dollars en 2019, du fait de la chute des prix du pétrole sur les marchés mondiaux, en raison de la récession de la demande induite par les mesures de bouclage économique.» Cette annonce a été faite avant-hier par le directeur général du commerce extérieur au ministère du Commerce, Khaled Bouchelaghem, dans un entretien accordé à l’APS. Ce recul des importations donne un déficit de la balance commerciale de 10,6 milliards. «2020 a été une année particulière en termes d’exportations et d’importations, du fait de la crise sanitaire que connaît le pays depuis mars dernier, et qui a amené le gouvernement à prendre plusieurs mesures visant à préserver les stocks des produits de base, à travers l’établissement d’une liste de 30 produits interdits à l’exportation pour une durée de 6 mois renouvelables», a expliqué le même responsable qui fait savoir que les trois derniers mois ont enregistré une reprise progressive des activités commerciales. Selon lui, le total des échanges commerciaux (importations/exportations) s’est élevé en 2020 à 58 milliards de dollars. Certaines filières économiques, industrielles et agricoles, à l’instar du plastique, l’emballage, le ciment, le papier, les produits alimentaires et les dattes ont pu, dit-il, maintenir leurs activités d’exportation en 2020 ; une année qui a été marquée par une réévaluation globale de l’Accord d’association avec l’Union européenne, l’Accord de la Zone arabe de libre-échange (ZALE) et l’Accord préférentiel avec la Tunisie. La Chine est le premier partenaire de l’Algérie, avec 17% des importations, suivie par la France (10%), l’Italie (7%), l’Allemagne (6,5%), l’Espagne (6,2%), a indiqué Khaled Bouchelaghem, en précisant que les pays de l’UE réunis viennent en tête des pays exportateurs vers l’Algérie.
Le gouvernement qui s’emploie toujours à mettre en place des démarches pour rationaliser les importations et à renforcer les exportations nationales se fixe l’objectif de réduire les importations de 10 milliards de dollars à travers plusieurs dispositions inhérentes à l’importation de marchandises agricoles en saison de récolte, la suspension de l’importation des viandes congelées, et l’amélioration de la liste des produits soumis à la taxe supplémentaire provisoire préventive. C’est dans cette optique, en effet, que le ministère du Commerce a élaboré un projet de décret exécutif fixant les conditions et modalités d’exercice des activités d’importation de matières premières, produits et marchandises destinés à la revente en l’état, après la réalisation en 2019 de 14 milliards DA de recettes. Khaled Bouchelaghem, qui rappelle qu’un cahier de charges spécial et de textes juridiques ont été mis au point de concert avec les ministères et instances concernés dans le but de lutter contre le phénomène de la surfacturation, explique également qu’«en 2020, un fichier national numérique des produits fabriqués en Algérie et un autre dédié aux importateurs et exportateurs ont été élaborés pour limiter l’exportation des produits subventionnés et des produits extraits de matières premières subventionnées». Ce fichier donne, selon lui, aux décideurs de la lisibilité sur ce qui est produit et sur les capacités de production locales, et permet de déterminer les produits éligibles à l’importation, de même que les sociétés productives et les exportateurs. Ces banques de données, affirme le responsable du ministère du Commerce, «sont extrêmement importantes en ce sens qu’elles permettent aux autorités locales d’avoir une vision précise pour prendre des décisions judicieuses instantanément».
Khaled Bouchelaghem a également parlé des opérations d’indemnisation des dépenses liées au transport pour les exportateurs locaux via le Fonds spécial pour la promotion des exportations (FSPE). Il fait savoir qu’il a été procédé à l’indemnisation de plus de 8600 factures. Celles du 2e trimestre de 2020 sont actuellement prises en charge en vue de leur règlement en temps réel. Le secteur du commerce vise, selon M. Bouchelaghem, à atteindre l’objectif de 5 milliards de dollars d’exportations hors hydrocarbures à fin 2021, et ce, dans le cadre de la stratégie élaborée pour la promotion des exportations parallèlement à la rationalisation des importations en les faisant reculer progressivement.
Dans le cadre de la Grande zone arabe de libreéchange (GZALE), le même responsable a fait savoir que l’Algérie traite essentiellement avec 3 pays, à savoir la Tunisie, l’Egypte et le Maroc, qui représentent 80% des échanges commerciaux entre l’Algérie et les pays arabes et africains.
Selon lui, «les échanges commerciaux avec les pays africains ne dépassent pas les 3 milliards de dollars (1,5 milliard d’exportations et 1,5 milliard d’importations)».