Le RCD exige l’ouverture d’une instruction judiciaire
Les révélations faites par l’ancien chef de gouvernement Ahmed Ouyahia, lors de son procès en appel, relatives aux lingots d’or offerts gracieusement par des émirs du Golfe à des responsables algériens, continue de susciter des réactions. Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a exigé, dans le communiqué sanctionnant les travaux de la réunion de son secrétariat national qui s’est tenue jeudi, «l’ouverture d’une instruction judiciaire», et ce, afin d’«identifier l’ensemble des dirigeants bénéficiaires, estimer la valeur de ces pots-de-vin et situer les responsabilités». En effet, si cette affaire de la «soixantaine de lingots d’or revendus au marché noir», selon les propos d’Ouyahia, a choqué l’opinion publique, aucune réaction n’est parvenue de la part des autorités judiciaires. D’une manière globale, le parti présidé par Mohcine Belabbas a estimé que «pour tourner la page de 20 ans de dilapidation des ressources de la nation, d’une corruption éhontée, de passedroits à tous les niveaux, de déstructuration du tissu social et d’une gouvernance liberticide, il y a un SMIG incompressible de mesures à prendre». «Il passe par l’élargissement de tous les détenus d’opinion, la promotion de la solidarité sociale, l’effectivité de l’exercice des libertés garanties par un Etat de droit», a-t-il ajouté. A cet effet, pour le RCD, «la voie d’une transition démocratique qui promeut un processus constituant est à même de garantir l’expression de la souveraineté du peuple algérien et donc son implication dans un nouveau départ pour la construction et le développement du pays». Faisant le bilan de la situation actuelle, le parti rappelle que «le désaveu infligé à la feuille de route de Tebboune» lors du référendum sur la Constitution du 1er novembre, qui, rappelons-le, avait enregistré un taux de participation historiquement bas de 23,7%, n’a pas suffi au chef de l’Etat «pour changer de cap dans la gestion autoritariste des affaires du pays». Et d’ajouter : «Le musellement des libertés, le maintien en prison des détenus d’opinion et la poursuite des condamnations prononcées contre des citoyens pour le seul motif d’avoir voulu exercer leurs droits constitutionnels restent la marque de fabrique de ceux qui prétendent oeuvrer pour une Algérie nouvelle.»
En dernier lieu, s’exprimant sur les effets de la crise sanitaire, celui-ci a indiqué que «le gouvernement entretient une chape de plomb sur le nombre, sans cesse grandissant, de petites et moyennes entreprises qui ont déposé le bilan ou qui ont eu recours au chômage technique». «Dans le même temps, ceux qui ont encore la chance de percevoir un salaire font face à une envolée générale des prix en conséquence d’une dévaluation rampante du dinar, des perturbations des circuits du marché dues aux incohérences dans la gestion de la pandémie de Covid-19 et de l’impunité assurée pour les barons de la spéculation», a-t-il ajouté à propos de la hausse constatée ces derniers temps des prix des produits alimentaires.