Reprise progressive de l’activité
L En dépit de la réduction de 50% du nombre de voyageurs, les gares routières connaissent une dynamique appréciable.
Les transporteurs publics et privés des voyageurs (autobus et taxis), notamment ceux assurant les longues distances à partir de la capitale, veillent depuis la reprise de l’activité, il y a près de 15 jours, à relancer la dynamique du secteur pour un retour progressif à la normale, dans le respect des mesures préventives contre la pandémie Covid-19. Lors d’une tournée à travers les différentes gares routières d’Alger marquées par un afflux croissant des voyageurs depuis le 1er janvier, une grande satisfaction a été observée chez les conducteurs d’autobus et de taxis interwilayas, en dépit de la réduction de 50% du nombre de voyageurs dans le cadre des mesures prises par le gouvernement pour lutter contre la propagation de la pandémie, dont l’impact sera, selon eux, relativement préjudiciable sur leurs revenus. Plusieurs étudiants universitaires, rencontrés à la gare routière des Grands invalides de la guerre de Libération nationale (Caroubier), se disent contents de la reprise du transport interwilayas, après avoir été contraints, des mois durant, à payer des prix exorbitants imposés par les clandestins. Les transporteurs ont affirmé, quant à eux, avoir subi des pertes colossales après 9 mois d’arrêt d’activité, soulignant qu’ils essayent, néanmoins, de reprendre le rythme de l’avant-crise sanitaire, en dépit des mesures préventives, compte tenu de la hausse croissante des voyageurs enregistrée actuellement au niveau des gares routières par rapport aux premiers jours de la reprise d’activité. Pour leur part, les conducteurs d’autobus et de taxis à travers les différentes gares routières d’Alger ont affirmé avoir bénéficié de deux tranches de l’indemnité décidée par les autorités publiques d’un montant global de 90 000 DA (payé en trois tranches), au moment où d’autres se plaignent de n’avoir rien reçu après plus de 5 mois de l’annonce de cette mesure. Le président de la Fédération nationale du transport des voyageurs et des marchandises (FNTV), Abdelkader Boucherit, a fait savoir qu’un nombre important de transporteurs n’a pas perçu l’indemnité des 30 000 DA parce qu’ils n’avaient pas payé leurs cotisations auprès de la Caisse nationale d’assurance sociale des non-salariés (Casnos) pour la période 2019-2020.
Selon le même intervenant, le transporteur, qu’il soit conducteur d’autobus ou de taxi, est tenu de présenter le document certifiant le paiement des cotisations à la Casnos pour l’exercice 2019-2020 afin de bénéficier de l’indemnité de 30 000 DA. «Cette condition est plutôt sévère, au vu des pertes subies par les transporteurs qui ont souffert du chômage 9 mois durant», a-t-il estimé, appelant, dans ce sens, à la révision de cette procédure.
Pour sa part, le président de la Fédération nationale des exploitants de taxi, Hocine Aït Brahim, a affirmé qu’un grand nombre de chauffeurs de taxi n’avaient pas reçu cette indemnité pour les mêmes raisons. Il a plaidé, à cet effet, pour l’attribution de facilitations aux transporteurs à même de leur permettre de reprendre leur activité sans obstacles, à leur tête la révision des créances des cotisations accumulées auprès de la Casnos et la levée des sanctions liées au retard de paiement des cotisations.
Concernant les mesures sanitaires imposées pour faire face à la pandémie, un certain relâchement a été constaté au niveau de plusieurs gares routières à Alger, d’où l’impératif renforcement des mesures de contrôle et l’intensification des campagnes de sensibilisation dans ces espaces à forte affluence.
Le Président-directeur général (PDG) de la Société de gestion des gares routières d’Algérie (Sogral), Youcef Tessa, a relevé, à la veille de la reprise du transport routier des voyageurs, une baisse du chiffre d’affaires de la société de 75%, soit 1,7 milliard DA de pertes, et ce, en raison de la pandémie de la Covid-19, suite à la suspension de l’activité pour une durée de 9 mois, ajoutant que la Sogral a réussi néanmoins à préserver les postes d’emploi.