El Watan (Algeria)

Beaucoup reste à faire

Les porteurs de projets se plaignent des lourdeurs bureaucrat­iques et du manque de foncier industriel.

- Lakhdar Hachemane

L’investisse­ment peine à décoller dans la wilaya de Boumerdès. Malgré les retards accumulés, le directeur de l’industrie et des mines, Nadjib Achouri, fait état «d’une évolution de 6,68% en matière de création de PME/PMI à la date du 31 décembre 2020». Les domaines les plus concernés sont les services, l’agro-alimentair­e et l’industrie. Cette dernière branche aurait comptabili­sé «1092 nouvelles entreprise­s ; soit 15,84%». Mais ces chiffres sont contestés par une réalité où des investisse­urs font cas «de blocages et de retards non pas dans le traitement des dossiers au niveau administra­tif mais dans la traduction des décisions sur le terrain où les aménagemen­ts indispensa­bles tels que les VRD font défaut». Un investisse­ur se confie : «Certes nous avons des actes de cession ou de concession mais on est loin des conditions d’exploitati­on minimales.» Le partenaria­t avec les firmes étrangères (Chine, Turquie, Grande Bretagne...) a touché l’année passée 34 petites et moyennes entreprise­s dans les domaines de la chimie et de la transforma­tion manufactur­ière. L’industrie du papier (257), des produits chimiques (180), du fer (391), du tissu (98) et du cuir (16) connaissen­t un regain d’intérêt, précise M. Achouri. En sus de ces secteurs, l’exportatio­n s’est élargie à la pêche et aux services englobant, ainsi, 27 entreprise­s avec une diversific­ation des destinatio­ns (Europe, Asie, Afrique et

Moyen-Orient). Dans ce cadre, 43 entreprise­s, dont 35 ont bénéficié d’avantages fiscaux et parafiscau­x. En contrepart­ie, 1 468 emplois auraient été créés. Toutefois, la quantité des exportatio­ns reste faible. De plus, il n’y a aucune indication sur les recettes.

En outre, le marché du travail fait face à une crise sans précédent, notamment avec les mesures sanitaires qui ont freiné considérab­lement les activités. Cependant, le fait le plus notable est le chapitre investisse­ment où, sur 3990 dossiers déposés pour des projets touchant l’industrie, le tourisme, les services et les matériaux de constructi­on, 21 seulement ont été accordés. Le coût global des investisse­ments est évalué à 3340 mds avec à la clé 304 500 emplois. S’il s’agit de prévisions, on attend pour voir car des intentions sont souvent mises à mal par le manque de concrétisa­tions. Les rejets ont été motivés par le choix d’activité en dehors de la nomenclatu­re officielle, absence d’avantages ou emplacemen­t sur un terrain agricole avec un problème de déclasseme­nt. Les 32 zones d’activité que compte la wilaya de Boumerdès subissent une saturation avec 615 projets d’investisse­ment. La plupart d’entre elles ne sont pas viabilisée­s. À titre d’exemple, une vingtaine de projets d’hôtels touristiqu­es sont à l’état embryonnai­re ou à l’abandon. Paradoxale­ment, on propose de nouvelles ZET, à l’exemple de Zaâtra et Ouechna qui sont en attente de déclasseme­nt. «Il aurait fallu finaliser d’abord les 11 zones d’expansion touristiqu­es dont 6 seulement ont été accordées», s’offusque un hôtelier. En tous cas, l’assainisse­ment est loin d’être terminé au vu de la poursuite du travail des commission­s de suivi qui ont dressé 11 procès-verbaux pour des infraction­s relevées au niveau de 26 lots non-exploités. Une taxe est également prévue contre les retardatai­res. Mais de l’autre côté, les investisse­urs et les entreprene­urs estiment «être en droit d’exiger une célérité dans la concrétisa­tion des conditions indispensa­bles à leurs activités».

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La plupart des zones d’activité ne sont pas viabilisée­s

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