Une ville en rade
Pour l’antique Sitifis où les moyens humains et financiers ne manquent pas, les années de vaches maigres se suivent et se ressemblent. Comme à l’accoutumée, les «occupants» de l’Hôtel de Ville n’ont pas jugé utile de faire un bilan de 2020, de rendre des comptes à leurs «électeurs», lesquels n’ont aucun droit de regard sur la gestion d’une ville lézardée de partout.
Venus en «auditeurs» le P/APC et l’exécutif communal assènent le coup de grâce à la cité, «balafrée» par un réseau routier éventré, une insalubrité affligeante, un éclairage public vacillant, un environnement pollué, des routes congestionnées et une multitude de projets en veilleuse. Forts d’une «couverture», les responsables de la clochardisation de l’agglomération ne font rien pour bloquer les constructions illicites, donner un coup de fouet au plan de circulation, régler définitivement les affaires des POS 35 et 36 de Gaoua, améliorer le cadre de vie du citoyen, lequel est échaudé par l’ubuesque manière de faire d’un exécutif communal pour lequel tout va bien madame la marquise. Les innombrables réunions du «comité de la ville» n’ont pas stoppé la déroute de Sétif, aux abois.
Les instructions et coups de gueule des walis n’ont pas non plus obtenu les résultats escomptés. Alarmante pour ne pas dire catastrophique, la situation d’une cité mise en rade exige une commission d’enquête.
D’autant que des milliards de dinars injectés par l’Etat font continuellement l’objet d’«avenants» et de «réactualisation». Pour l’illustration, l’aménagement du mythique stade Mohamed Guessab est devenu un véritable gouffre financier. Lancée en 2011, l’opération fait du sur place, au grand désarroi des sportifs. Le parc aquatique de la cité
Laid Dahoui est l’autre gouffre financier. Les travaux s’éternisent au niveau de la «petite piscine» du parc d’attractions. Fermé depuis plus de 25 ans pour une banale question de revêtement mural, le cinéma Ifriqiya (ex-Variétés) est l’exemple type du laisser-aller et de l’indifférence de l’équipe communale n’ayant toujours pas lancé la piscine de la cité Bounechada et l’amélioration urbaine des 1000 logements.
Objet d’une interminable «évaluation» la réalisation de l’observatoire du 8 mai 1945 dont la première pierre a été posée en 2012 est l’autre point noir d’une agglomération souffrant le martyre. Perdurant depuis des années, la descente aux enfers dénoncée aussi bien la presse que par le citoyen lambda, n’offusque pas outre mesure les «gestionnaires» de la ville séculaire, victime d’un sabotage ne disant pas son nom.