El Watan (Algeria)

Les automobili­stes empiètent sur les espaces piétons

- Djamel Benachour

Si certains espaces sont destinés à devenir des parkings pour véhicules, pourquoi alors les aménager avec du carrelage ? Cette absurdité se remarque notamment mais pas uniquement sur le très large et long boulevard qui longe en même temps le palais des exposition­s de Mdina Djdida (EMEC) et le palais des sports Hamou Boutlelis. L’espace central de ce grand boulevard baptisé du nom du colonel Lotfi, normalemen­t destiné aux piétons, vu la qualité initiale de son revêtement avec des carreaux, abrite en ce moment un nombre incalculab­le de voitures qui viennent incessamme­nt se garer ici. En conséquenc­e de quoi, le carrelage est brisé, défoncé laissant en temps de pluie gicler de l’eau boueuse lorsqu’on marche dessus. Justement l’édifice du palais des sports est en plein réhabilita­tion pour accueillir certaines des compétitio­ns des Jeux méditerran­éens prévus à Oran en 2022. Il n’est pas du tout sûr que durant les jeux on laisse les voitures des particulie­rs stationner sur place. A ce moment-là, on aura une structure flambant neuve face à une allée attenante hideuse car complèteme­nt défoncée. Ou alors il faudra encore débloquer de l’argent pour un nouvel aménagemen­t qui sera sans doute aussi joli mais qui, là aussi, deviendra inexorable­ment plus tard une aire de stationnem­ent de voitures. L’autre exemple concerne le joli revêtement avec des carreaux gris foncé évoquant la roche ardoise qui longe par beaucoup d’endroits l’itinéraire du tramway, notamment sur la rue Mohamed Boudiaf (ex-rue de Mostaganem). Là aussi, ces beaux trottoirs sont squattés par les automobili­stes qui, à force de manoeuvrer, ont fini par en dégrader des pans entiers. On a voulu embellir le parcours du tram mais, réflexion faite, on aurait mieux fait de bétonner. C’est ce qu’on aurait dû également faire pour certains trottoirs du nouvel aménagemen­t du côté ouest du troisième périphériq­ue. Là ce sont les camions de gros tonnage qui venaient décharger du matériel qui ont dégradé des allées normalemen­t réservées aux piétons.

Certains trottoirs sont effectivem­ent refaits en dur mais là aussi, ils n’échappent pas à l’érosion rapide lorsque les automobili­stes s’en mêlent. C’est par exemple le cas devant une agence d’assurances (y compris justement de véhicules) située dans un quartier d’El Othmania. De manière générale, à l’intérieur du tissu urbain et dans beaucoup d’endroits, la notion de trottoir n’existe plus. C’est le cas, un exemple parmi tant d’autres, de celui de la rue Krachai Ghali (qui passe à proximité de l’école Fatmi El Houari) avec continuell­ement des dizaines de voitures stationnée­s en biais et forçant les piétons à marcher sur la chaussée. Si en général les automobili­stes se plaignent de la qualité des routes, des ralentisse­urs, du manque d’espaces de stationnem­ent, les piétons n’ont même pas droit de cité dans cette équation.

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