El Watan (Algeria)

Milliardai­res russes : enquête sur un possible «trafic d’influence» de l’ex-président Sarkozy

-

Le Parquet national financier (PNF) français a ouvert une enquête préliminai­re pour «trafic d’influence» visant les activités de conseil en Russie de l’ancien président Nicolas Sarkozy, a-t-on appris hier de sources concordant­es, confirmant une informatio­n de Mediapart. Le PNF a confirmé à l’AFP avoir ouvert une enquête des chefs de «trafic d’influence» mais aussi de «blanchimen­t de crime ou délit». Il n’a pas souhaité confirmer la date d’ouverture d’enquête. Une source proche du dossier a également confirmé à l’AFP ces informatio­ns. Selon Mediapart, la justice anticorrup­tion enquête depuis l’été 2020, suite à un signalemen­t du service de renseignem­ent financier Tracfin, sur les raisons pour lesquelles M. Sarkozy est rémunéré par une société d’assurances russe, Reso Garantia, contrôlée par deux milliardai­res russes, Sergueï et Nikolaï Sarkisov. «La justice cherche à vérifier si l’ancien chef de l’Etat a seulement agi comme consultant, ce qui serait parfaiteme­nt légal, ou s’il se serait adonné à des activités de lobbying potentiell­ement délictuell­es pour le compte des oligarques russes», écrit le site d’informatio­n. Le contrat conclu en 2019 porterait sur plusieurs années et un montant de 3 millions d’euros. Nicolas Sarkozy aurait déjà touché un paiement de 500 000 euros au titre de ce contrat, début 2020, toujours d’après Mediapart. Reso Garantia, fondée en 1991, est l’une des principale­s sociétés d’assurance en Russie, spécialisé­e notamment dans l’assurance auto/moto, avec plus de 34 000 agents dans ce pays et 11 millions de clients. En 2007, l’assureur français AXA avait conclu un accord avec les actionnair­es de Reso Garantia pour acquérir une participat­ion de 36,7% dans cette société pour environ 810 millions d’euros. D’après Mediapart, AXA est un important client du cabinet d’avocats Realyze, co-fondé en 1987 par Nicolas Sarkozy. Sollicités, l’entourage de l’ancien chef de l’Etat ou son avocat Me Thierry Herzog n’ont par répondu immédiatem­ent à l’AFP.

Newspapers in French

Newspapers from Algeria