Les prisonniers palestiniens abandonnés à leur sort
● Le Club des prisonniers révèle que l’administration des prisons israéliennes exploite la pandémie de coronavirus pour torturer et harceler les détenus palestiniens. Elle ne fournit pas, en outre, les soins de santé nécessaires aux prisonniers infectés p
LDe notre correspondant
es forces d’occupation israéliennes ont mené, durant les dernières 48 heures, une campagne d’arrestations de citoyens palestiniens dans différentes régions de la Cisjordanie occupée. Cette série d’arrestations est menée alors que des informations certifient qu’il y a des centaines de prisonniers palestiniens atteints de Covid-19 dans les geôles israéliennes.
D’ailleurs, dans un communiqué publié récemment, May Al Kileh, ministre palestinienne de la Santé, a réitéré son appel à la communauté et aux organisations internationales et humanitaires pour protéger les détenus palestiniens dans les prisons de l’occupation israélienne, surtout les malades. Mme Al Kileh a demandé également de faire pression sur les autorités de l’occupation pour libérer les prisonniers malades et âgés ainsi que les enfants. Comme elle a appelé à «contraindre l’entité sioniste à vacciner les prisonniers contre le coronavirus sous la supervision d’un comité international neutre».
Le ministre israélien de la Sécurité publique, Amir Ohana, a refusé de vacciner les prisonniers palestiniens, une décision qualifiée de «raciste» par de nombreuses organisations de défense des droits de l’homme.
«Cette décision raciste est une nouvelle violation qui s’ajoute à une longue liste de violations du droit au traitement des prisonniers. Il s’agit d’une nouvelle preuve concernant les pratiques des autorités de l’occupation. Nous sommes face à des cas de négligence médicale, synonyme de mort lente des prisonniers», a déclaré Fares Qaddoura, responsable du Club des prisonniers palestiniens. La déclaration du ministre israélien de la Santé, Yuli Edelstein, disant que les prisonniers allaient bénéficier du vaccin, sans plus de précisions, n’a pas contribué à apaiser l’inquiétude quant à la santé des détenus palestiniens. Israël a déjà vacciné plus de deux millions de ses citoyens et ne pense nullement à fournir des vaccins au peuple palestinien vivant sous son occupation, en vertu de la quatrième Convention de Genève, qui stipule que la force occupante doit oeuvrer à assurer les soins dans les territoires occupés. L’article 56 exige qu’Israël adopte et applique «les mesures prophylactiques et préventives nécessaires pour lutter contre la propagation de maladies contagieuses et des épidémies» en coopération avec les autorités nationales et locales. Dans un communiqué publié jeudi soir, le Club des prisonniers palestiniens a indiqué que 245 détenus ont été infectés par la Covid-19 depuis le début de la propagation de la pandémie. Selon le communiqué, la direction de la prison israélienne de Ramon a refusé, jeudi, de prendre des échantillons sur les prisonniers de la section 1, parmi lesquels des cas positifs ont été récemment découverts, et a reporté l’examen à demain. Pour le Club des prisonniers, «cet acte correspond à un crime», car cette temporisation et l’annonce des résultats vont contribuer à la poursuite des contacts entre les prisonniers sains et ceux probablement porteurs du virus. Le club a cité le cas du prisonnier Bassel Adjadj, âgé de 45 ans, hospitalisé actuellement dans le service des soins intensifs à l’hôpital israélien Soroka, après une grave détérioration de son état de santé, suite à son infection par le nouveau coronavirus, et s’est inquiété du manque d’informations précises sur sa situation. Le Club des prisonniers a révélé que l’administration des prisons israéliennes exploite la pandémie de coronavirus pour torturer et harceler les détenus palestiniens. Elle ne fournit pas, en outre, les soins de santé nécessaires aux prisonniers infectés par le virus. Plus de 5000 citoyens palestiniens croupissent actuellement dans les prisons israéliennes, parmi lesquels des malades, des femmes et des enfants, considérés comme de véritables otages par le gouvernement israélien, qui les utilise comme monnaie d’échange contre des concessions politiques de la part de la Direction palestinienne.
Farès Chahine