L’écrivain libanais Alexandre Najjar lauréat
Ce prix couronne l’oeuvre d’une personne physique francophone qui, dans son pays ou à l’échelle internationale, aura contribué de façon éminente au maintien et à l’illustration de la langue française», soulig ne le communiqué de Plon. Né en 1967 à Beyrouth, Alexandre Najjar est l’auteur d’une trentaine de romans, récits, poèmes et biographies. Il a notamment écrit Le roman de Beyrouth, Le dictionnaire amoureux du Liban, ou encore une biographie du poète libanais, Khalil Gibran. En 2018, il avait été finaliste du prix Interallié pour Harry et Franz (Plon), un roman sur l’amitié d’un aumônier allemand et d’un acteur français dénoncé comme juif par jalousie de ses pairs, pendant la Seconde Guerre mondiale. Alexandre Najjar est né au Liban le 5 février 1967 dans une famille établie à Achrafieh, un quartier chrétien de Beyrouth, mais originaire de Deir El Kamar dans le Chouf. Son ancêtre Joseph Damiani est venu de Corse en Égypte avec Bonaparte, mais a choisi de rester au Levant où il a exercé le métier de charpentier. Son père Roger est avocat, grand spécialiste de droit maritime, sa mère Noha (surnommée «Mimosa») a fait des études de droit et de psychologie avant de se consacrer à l’éducation de ses 6 enfants, dont Alexandre est l’aîné.
Il a 8 ans quand éclate la guerre au Liban. Il commence à écrire et compose son premier roman à l’âge de 9 ans. A 13 ans, il crée son propre journal. A l’école des jésuites, le collège Notre-Dame de Jamhour, il se distingue par une excellente maîtrise du français. Il sort premier de session au baccalauréat français (1984). A Paris où il suit ses études de droit (université de Paris II-Assas), il remporte le Prix de poésie de la ville de Paris et la première Bourse de l’écrivain de la fondation Hachette décernée par un jury présidé par Jacques Lacarrière (1990). Un de ses poèmes est publié dans Le Figaro littéraire. Il signe La honte du survivant, témoignage sur la guerre du Liban, une plaquette de poèmes intitulée A quoi rêvent les statues ?, puis un recueil de nouvelles Comme un aigle en dérive qui obtient le Prix du palais littéraire. Son premier roman est publié chez Grasset sous le titre : Les Exilés du Caucase. Il est l’auteur d’une trentaine de romans, récits, poèmes et biographies, dont Khalil Gibran, L’école de la guerre, Le silence du ténor, Berlin 36, Le Roman de Beyrouth, Le Censeur de Baudelaire (préface de Philippe Seguin), Kadicha et Harry et Franz. Najjar publie aussi un Dictionnaire amoureux du Liban chez Plon. Sa pièce de théâtre Le Crapaud, qui dénonce la censure et les dérapages de la justice, est jouée au théâtre Monnot à Beyrouth dans une mise en scène de Berge Fazlian.
Lina Abyad met en scène ses deux pièces suivantes : L’Inattendue (2018) et Monsieur Béchara (2019). Il signe en 2009 le scénario d’un téléfilm sur la vie de Gibran, diffusé sur la LBC et la MTV et, en 2020, le scénario d’un court-métrage sur le coronavirus : Corona days, diffusé sur la MTV et sélectionné au Festival du film libanais de Paris et au Lebanese Film Festival du Canada.
Alexandre Najjar multiplie les conférences à Paris, Washington D. C, New York, Moscou, Rome, Bologne, Stockholm, Göteborg, Berlin, Leipzig, Weimar, Mexico, Perpignan, Toulouse, Nice, Ajaccio, Suresnes, Chartres, Amiens, Versailles et Alexandrie. En 2011, il prononce le discours inaugural de l’année universitaire à l’université de Poitiers et, en 2015, un discours sur Les nouveaux enjeux de la francophonie à la Sorbonne-Abu Dhabi. En 2018, il donne une conférence sur le procès de Charles Baudelaire à l’Ecole supérieure de la magistrature à Paris et, en 2020, une conférence sur les Phéniciens à l’Académie des sciences d’outre-mer. Son oeuvre est traduite dans une douzaine de langues : arabe, anglais, suédois, roumain, turc, grec, coréen, portugais, espagnol, italien, arménien, polonais et russe. Très engagé dans le combat pour l’indépendance du Liban, il signe de nombreux articles dans la presse libanaise et étrangère pour défendre les libertés et fustiger l’occupation et l’obscurantisme. Il crée le prix Phénix de littérature, qui récompense un écrivain libanais francophone ou un écrivain français ayant écrit sur le Liban, et participe à l’opération Ulysse, en compagnie de Le Clézio et de plusieurs écrivains francophones. Il fait partie du jury du Prix du roman arabe décerné par la Fondation Lagardère en coopération avec l’Institut du monde arabe, du jury du prix Michel Zaccour du meilleur essai et, depuis 2010, du jury du Prix Méditerranée. Il a obtenu une médaille aux Jeux de la francophonie de Madagascar, section littérature, et plusieurs prix littéraires au Liban (le prix Gibran, le prix Ignace Maroun, le Prix Hanna Wakim du roman arabe, le prix Saïd Akl...) et en France (le prix France-Liban, le prix littéraire de l’Asie, le prix du Palais littéraire, le prix Méditerranée 2009 pour Phénicia ; le prix Hervé Deluen décerné par l’Académie française pour son action en faveur de la francophonie, la médaille d’or de la Renaissance française en 2020, etc). Alexandre Najjar est le président du Board of Trustees de l’université libano-allemande (LGU). Il est aussi membre du Festival international de Baalbeck, dont il est aussi l’avocat.
Ses textes littéraires ont fait l’objet de lectures par le comédien Stanley Weber accompagné au piano par Nicolas Chevereau au Liban, à Perpignan, Paris et Stockholm, et dans leur version arabe, par Badih Abouchacra (2018). Ils ont également été lus à Madrid à l’occasion de la sortie de Son livre Mimosa en espagnol (2019). Ses Confessions de Beethoven ont été au programme du Festival international al-Bustan 2020 : lecture de Jean-Francois Balmer accompagné au piano par Abdel-Rahman El Bacha. Le spectacle a été rejoué au Palais des congrès Georges Pompidou, à Perpignan avec Nicolas Chevereau au piano. Ses poèmes ont été mis en musique par Nicolas Chevereau et joués par l’orchestre philharmonique du Liban, et par différentes formations au Kulturzentrum (Jounieh), à Dijon, à Paris et à Genève.
AFP/Synthèse