Les anciens habitants veulent retourner chez eux
QUARTIER «STAÏFIA» À OULED ALLAL Un quartier totalement délaissé. 25 années d’expectative n’ont pas suscité de la part des autorités compétentes une quelconque prise en charge.
Les anciens habitants du quartier «Staïfia» à Ouled Allal, dans la commune de Sidi Moussa, veulent retourner chez eux après 25 ans d’errance et de péripéties. Quelque 300 familles qui vivaient dans ce lotissement tentaculaire ont été contraintes de quitter les lieux en 1996, et ce, après une offensive militaire qui a détruit la plupart des maisons. «Le quartier a été transformé en un tas de ruines. Même les aménagements de base tels que le réseau d’assainissement et celui de l’électricité ont été anéantis. Le quartier est devenu inhabitable», confie un ancien habitant, et d’expliquer : «Nous avons, durant ces 25 années d’expectative, pris attache avec toutes les instances concernées par notre problème, mais en vain. Les multiples promesses qu’on nous a faites sont restées sans suite. Nous continuons de subir les méandres de cette situation très pénalisante pour nous, d’autant plus que la plupart d’entre nous ont vendu tout ce qu’ils avaient pour construire des maisons à Ouled Allal.» Le quartier a souffert des affres du terrorisme et continue de subir ceux de la bureaucratie. Les habitants qui ont acheté les lots de terrain dans ce lotissement l’ont fait sur la base de «papiers timbrés». A chaque fois, les autorités locales mettent en exergue ce prétexte pour justifier la non-prise en charge de leurs doléances, particulièrement celles liées au problèmes de la réfection du réseau d’assainissement, celui du gaz de ville, de l’électricité et des aménagements urbains tels que le revêtement des routes en bitume. «Rien n’a été fait pour rendre le retour des anciens habitants possible. Au contraire, le quartier semble être totalement ignoré par les responsables locaux», se désole-t-il. «Nous avons déposé des dossiers auprès du Cadastre pour une éventuelle régularisation. Depuis, aucune mesure n’a été prise en notre faveur, d’autant plus que nous sommes détenteurs de documents nous confortant dans notre position de propriétaires. Nous attendons toujours une réponse quant au devenir de nos propriétés sur le plan juridique», assure-t-il. Après les événements qui ont conduit les habitants à quitter leur quartier, ces derniers se sont retrouvés pour la majorité d’entre eux obligés de vivre dans des bidonvilles, ou pour les plus chanceux de retourner dans leur quartier d’origine. «Mon père est retourné vivre dans sont ancien quartier à Belcourt. Les autres, les moins chanceux, ont construit des baraques à Raïs. La décennie noire a été pénible pour eux, ils en gardent des séquelles à vie», soutient notre interlocuteur, qui lance un appel urgent aux autorités compétentes, notamment au Cadastre et à l’APC de Sidi Moussa. «Le Cadastre doit régulariser notre situation juridique au même titre que tous les demandeurs. Quant à l’APC de Sidi Moussa, elle doit faire preuve d’équité. Des travaux de mise à niveau de notre quartier qui est incontestablement une zone d’ombre doivent se faire à l’instar de tous les quartiers et zones d’ombre qui en ont bénéficié. Cela permettra aux habitants de retrouver une vie normale après 25 ans d’errance», conclut-il.