La population conteste le nouveau découpage administratif
Sur les réseaux sociaux, les appels à la sagesse se multiplient, notamment de Touggourt, nouvelle wilaya de rattachement, dont des voix ont souligné que la marginalisation est la même aussi bien à Touggourt, importante zone industrielle, qu’à El Borma.
Des dizaines d’habitants de la daïra d’El Borma, située à 420 km au sud de Ouargla, sur la bande frontalière algérotunisienne, ont manifesté, tout au long de la journée de dimanche, contre la publication sur le Journal
officiel du nouveau découpage administratif ayant suivi la promotion de circonscriptions administratives du Sud au rang de wilaya, dont Touggourt, qui se voit adjoindre les territoires de deux daïras rattachées à la wilaya-mère de Ouargla, à savoir El Borma et El Hadjira, et que les populations contestent.
Ceux d’El Hadjira avaient déjà manifesté leur courroux en juillet dernier suite au rattachement à Touggourt, alors wilaya déléguée. El Borma, une zone pétrolière frontalière longtemps oubliée et négligée, réaffirme son appartenance à la wilaya de Ouargla, et les slogans scandés ce dimanche parlent d’un retour au bon sens : «Ouargla 420 km, Touggourt 540 km, où est le rapprochement entre l’administration et le citoyen ?» ou bien encore «Pourquoi pas El Borma-Debdeb 200 km ?»
Sur les réseaux sociaux, les appels à la sagesse se multiplient, notamment de Touggourt, nouvelle wilaya de rattachement, dont des voix ont souligné que la marginalisation, le sous-développement et les problèmes sociaux depuis de nombreuses années sont les mêmes aussi bien à Touggourt, importante zone industrielle, qu’à El Borma, qui était censée être la commune la plus importante de la wilaya de Ouargla après Hassi Messaoud.
Les conseils fusent de partout, il y va de l’avenir, expliquent ceux qui appellent à l’acceptation du fait accompli, estimant que le changement de la démarcation des frontières administratives est quelque chose de très improbable, voire impossible. «Ne prétendez pas qu’El Borma perdra sa part de développement après son rattachement à la wilaya de Touggourt, car la marginalisation existe depuis des décennies d’appartenance à la wilaya de Ouargla, et il n’y a pas de développement, ni radio à l’hôpital, ni une grande piscine pour vos enfants ou des terrains de jeux, ni des services administratifs de qualité.» w
Ainsi, dans ces localités longtemps restées à l’ombre de Ouargla, elle-même à l’ombre pour ses populations, la sagesse voudrait que l’opportunité de promouvoir de nouvelles entités administratives soit saisie dans l’apaisement, ce qui contribuera à l’accélération du développement, croit-on savoir. Mais ce discours est loin de trouver écho à El Borma, où la population vient d’organiser son second grand rassemblement, interpellant le gouvernement et menaçant de poursuivre la protestation et exprimer son rejet du nouveau découpage administratif qu’elle estime inéquitable et contre-productif, au moment où certains préconisent de «construire nos villes et revendiquer notre droit au développement».