Les concessionnaires d’engins roulants dans le désarroi
Un collectif représenté par les distributeurs et la maintenance d’une gamme de matériels spécialisés pour les travaux publics, le bâtiment, les carrières, l’agriculture et les cimenteries vient de voir le jour et de lancer un véritable SOS pour sauver leurs activités. Dans un communiqué transmis à notre rédaction, le collectif, qui vient de solliciter une audience au ministre de l’Industrie, indique attirer l’attention des pouvoirs publics «sur le fait que notre activité porte principalement sur l’importation, la distribution et le service aprèsvente d’engins roulants. Précisément tous les matériels de travaux publics, mines, agriculture et manutention n’ayant aucune relation avec le domaine de l’automobile et constituant un outil de travail indispensable pour la réalisation et l’exécution de projets d’importance majeure dans le BTPH et l’agriculture dont l’économie nationale a grandement besoin».
En effet, ayant fait les frais de l’application «brutale» du décret exécutif n°20-227 du 19 août 2020 fixant les conditions et les modalités d’exercice de l’activité de concessionnaires de véhicules neufs et sa «surprenante» formulation, le collectif a souligné que depuis que l’Association professionnelle des banques et établissements financiers (ABEF) a ordonné aux banques de ne pas domicilier les importations des concessionnaires d’engins le mois de février 2021, des concessionnaires qui ont ouvert des lettres de crédit et expédié de la marchandise n’ont pu à ce jour la dédouaner !
Les concessionnaires d’engins roulants qui ont déposé leurs demandes d’agrément au même titre que les concessionnaires automobiles disent craindre pour leur activité. «Nous serons contraints d’envisager dans les prochains jours des mesures de licenciement économique ; en parallèle nous aurons très rapidement à faire face à des litiges et des contentieux inextricables pour non-respect de nos engagements sur les délais de livraison des équipements chez tous nos clients», soulignent-ils.
Et d’ajouter : «Cette situation est extrêmement préjudiciable à notre activité ainsi qu’à celle de nos clients privés et publics engagés dans la réalisation des projets névralgiques de travaux publics, bâtiments et agriculture. Même pour les commandes Ansej, plusieurs d’entre eux ont déjà reçu par chèque le premier apport et à défaut de l’indisponibilité de matériel, nous ne pourrons pas les satisfaire.» Conséquence fâcheuse de cette situation, le gel prolongé de cette activité risque de voir la disparition de l’ensemble des concessionnaires entraînant dans leur sillage de graves conséquences sociales et économiques résultant de la perte de milliers d’emplois directs et indirects et le ralentissement des activités dans les domaines du bâtiment, travaux publics, hydraulique, mines et agriculture. Le coût de l’importation des engins en Algérie ne dépasse pas 50 millions d’euros, selon des intervenants dans la filière.