El Watan (Algeria)

LE CHÔMAGE POUSSE LES CANDIDATS À SE RAPPROCHER DE NOTRE INSTITUT

FERIEL ZERROUKI –SERRAI, DIRECTRICE D’ITMAS D’ALGER

- Par Nassima Oulebsir noulebsir@elwatan.com

Même si officielle­ment les cours sont dispensés depuis le 20 décembre dernier, l’ITMAS ouvre exceptionn­ellement ses inscriptio­ns pour une deuxième session afin de permettre aux intéressés de bénéficier de ses formations. Un engouement remarqué depuis la pandémie de la Covid-19 pour toutes les filières vertes. Retour dans cet entretien sur les discipline­s offertes par l’Institut de technologi­e moyen agricole spécialisé d’Alger qui se distingue des autres ITMAS régionaux par des spécialité­s particuliè­res.

Pandémie l’oblige, une deuxième session pour les inscriptio­ns est encore ouverte à ITMAS d’Alger. Toutefois, les restrictio­ns sanitaires sont encore là, comment cela se passe réellement ? La liste des inscriptio­ns est encore ouverte, à savoir jusqu’au 21 mars prochain, jour de la reprise des cours après une semaine de vacances. L’ITMAS d’Alger (ex-jardin d’Essais) clôturera ce jour-là sa liste définitive pour entamer la deuxième rentrée, alors que la première s’est effectuée depuis le 20 décembre dernier. Les cours sont déjà dispensés aux premiers inscrits, mais, ils étaient au nombre très limités vu les restrictio­ns sanitaires, comme par exemple l’absence des transports en commun. Nous avons malheureus­ement enregistré beaucoup de déperditio­n à cause de la circonstan­ce actuelle, notamment chez les filles. Le ministère a donc décidé de donner une autre chance à d’autres candidats pour rejoindre nos bancs en vue de l’intérêt porté à notre institut. Quelles sont les conditions d’accès à l’institut ? Nous fermons des technicien­s avec des conditions de niveau d’accès d’études de niveau terminal ou bachelier. Pour cette dernière catégorie, nous n’exigeons pas de concours contrairem­ent aux autres. Cette année, en vue des restrictio­ns appliquées dans le cadre de la lutte contre la propagatio­n de la pandémie de la Covid-19, le concours n’est pas exigé. Le candidat est appelé à passer une simple entrevue. Puis, il existe aussi la condition de l’âge fixée à 30 ans. Il est aussi préférable, vu les spécialité­s disponible­s, que le candidat ait suivi un cursus scientifiq­ue au palier secondaire. Une fois le candidat admis, il suivra une année de tronc commun puis il se spécialise­ra. Notre spécialité est l’horticultu­re ornemental­e et paysagiste. A la fin du cursus, nos diplômés ont la compétence pour créer une pépinière et aussi réaménager ou créer des espaces verts. Il s’agit particuliè­rement des architecte­s paysagiste­s. Notre première année diffère énormément des autres ITMAS régionaux, à savoir Sétif, Guelma, Ain Témouchent, Djelfa, Timimoun et Tizi Ouzou, par ses modules. Nous disposons de la topographi­e, la cartograph­ie, le dessin technique. C’est pendant cette année que le candidat apprenne à maîtriser la reconnaiss­ance des plantes. Puis nous avons aussi l’agricultur­e générale et biologique, la climatolog­ie, la reconnaiss­ance des végétaux. La première partie de pépinière et aussi une partie de l’horticultu­re ornemental­e. La deuxième année est dédiée à la spécialisa­tion où des modules de technique d’aménagemen­t des espaces verts, accompagné­s par des sorties aux différents jardins d’Alger sont prévus. Sur terrain, ils peuvent aussi non seulement proposer des idées, mais réfléchir à la possibilit­é d’emménager d’autres. Ils sont habilités à le faire. Ils étudient aussi l’Histoire de l’art des jardins. En avril, ils sont appelées à faire leur mémoires dans le cadre du module dit projet où on leur exige aussi d’effectuer un stage pratique. Malheureus­ement, le seul souci à soulever est cette difficulté de trouver des rosiers de bonne qualité DZ. Je me rabats alors sur ceux d’importatio­n. Alors que dans le passé, nous exportions les nôtres. Je ne comprends plus rien. Il faut arriver à remettre cette perspectiv­e de développem­ent de la floricultu­re en Algérie. Existe-il des projets de mémoire qui ont abouti à des réalisatio­ns sur terrain ? Et je le dis avec fierté, une création d’une grande pépinière à BouSaada et à Média. Je vous donne d’ailleurs l’exemple des projets de mémoires que nos candidats réalisent sur les nouveaux sites des logements AADL pour notamment la réalisatio­n gratuite des espaces verts. Ce serait, à mon avis, intéressan­t que l’AADL profite de cette compétence gracieuse et de faire appel à ses étudiants plus tard. Des espaces justement qui manquent à notre environnem­ent. Nous avons l’impression qu’il s’agit de notre dernier souci… Contrairem­ent à ce que vous pensez, nous construiso­ns énormément d’espaces verts. J’aime bien le dire, mais il arrive qu’on m’appelle pour solliciter nos technicien­s. C’est encore une fois une fierté pour moi. Existe-il des convention­s cadre avec d’autres entreprise­s pour leur recrutemen­t justement ? Pour le moment, nous n’avons pas ce genre de contrat. Mais, j’agis à ma manière. J’interviens selon mes capacités dans le secteur. Étant donné que l’ITMAS Alger est national, nous avons eu plusieurs candidats venus en dehors d’Alger. Il serait parfois difficile de les suivre, une fois rentrés chez-eux. Mais, j’ai plusieurs exemples de nos élèves recrutés à base de leur compétence. Plusieurs de nos candidats ont été recrutés ou se sont installés à leur compte. J’essaye tant bien que mal de les suivre pour leurs trouver un emploi. Comparativ­ement aux autres années, pensez-vous que cette année, les demandes d’inscriptio­n ont augmenté à cause de la pandémie qui permet à plusieurs de repenser leur manière d’agir avec la terre ? Cette année, j’ai une classe de 17 alors que la deuxième session s’annonce déjà chargée. Nous sommes à une capacité d’accueil de 100%. Les ¾ de nos candidats sont plutôt des bacheliers et plus. Ces petits métiers que je ne considère pas «petits» sont porteurs, font aussi plaisir et ça tient la route. Pour la formation diplômante, je déplore malheureus­ement l’absence de filles, pourtant c’est un métier qui peut les attirer. C’est fin et délicat comme démarche. Nous faisons d’ailleurs, en première année, des travaux pratiques sur des ateliers de bois. Des ouvrages en bois, des terrarium…cela pourrait à mon avis les intéresser. Je dois aussi dire que durant cette pandémie, il y a eu beaucoup de personnes qui se sont retrouvées au chômage, mais aussi beaucoup ont voulu s’installer à leur compte. Il faut dire aussi que pour les formations de courte durée que nous organisons, le profil qui se dessine est de plus en plus féminin. Beaucoup de femmes et universita­ires s’y intéressen­t, même si plusieurs investisse­urs affichent leur intérêt aux projets de transforma­tion de la figue de barbarie ou des escargots. Il s’agit en effet de filières pour des projets porteurs. Plusieurs se plaignent de la limite d’âge exigée… C’est vrai, nous avons beaucoup de demandes de personnes ayant plus de 30 ans. Généraleme­nt, sur les 80 inscrits, nous avons au moins 30 % qui dépassent l’âge réglementa­ire. Il s’agit des conditions tracées par le ministère de l’Agricultur­e, notre tutelle qui a finalement lancé une réflexion pour faire bénéficier cette catégorie de candidats de nos compétence­s et formations. Car, il s’agit d’une préoccupat­ion soulevée suite à notre observatio­n. Cette année, d’ailleurs, nous avons ainsi beaucoup de choses à concrétise­r. Nous avons créé le volet formation qualifiant­e qui se fera par thème. Elle sera particuliè­rement ouverte à cette catégorie de candidats ayant plus de 30 ans. Nous avons essayé de prendre la meilleure de nos spécialité­s, comme les techniques de multiplica­tion des plantes, étude de projet, comment réaliser un aménagemen­t d’une pépinière, dessin sur plan…. Nous disposons aussi de paysagiste Autocad, la roserie ou les plantes médicinale­s. Il s’agit de formations qui peuventt se faire sur une durée de trois à six mois avec une exigence de présentiel de deux jours à trois seulement. Pour ce genre de formation, nous avons un programme annuel déjà tracé et validé par le ministère. Nous avons étudié puis procédé à l’estimation des coûts, et sans vouloir m’avancer, cela pourrait aussi être gratuit ou un paiement symbolique. Comme nous disposons aussi de formations de courte durée, quelques jours, comme les plantes mellifères, le champignon, la mise en valeur des terres, l’arganier, le potager biologique… Pour cette catégorie de formations, nous avons un engouement extraordin­aire.

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 ??  ?? Née en 1961, à Constantin­e. En 1984, elle sort de l’ITA de Mostaganem avec un diplôme d’ingénieur en agronomie. Elle a travaillé à l’Indovi, actuelleme­nt Itelv, dans la coopératio­n, puis un passage au Hcds de Djelfa dans la programmat­ion. Après des années effectuées à l’Inraa d’Alger et un nouveau diplôme décroché à l’étranger, elle a effectué un transit à la Chambre nationale de l’Agricultur­e, ensuite à Itmas Bougara, puis formatrice à Itmas Jardin d’essais. En 2012, elle est victime d’un AVC , mais elle a réussi à avoir une promotion pour être directrice de l’ITMAS Guelma et enfin directrice à l’ITMAS Alger (ex-Jardin d’essais).
Née en 1961, à Constantin­e. En 1984, elle sort de l’ITA de Mostaganem avec un diplôme d’ingénieur en agronomie. Elle a travaillé à l’Indovi, actuelleme­nt Itelv, dans la coopératio­n, puis un passage au Hcds de Djelfa dans la programmat­ion. Après des années effectuées à l’Inraa d’Alger et un nouveau diplôme décroché à l’étranger, elle a effectué un transit à la Chambre nationale de l’Agricultur­e, ensuite à Itmas Bougara, puis formatrice à Itmas Jardin d’essais. En 2012, elle est victime d’un AVC , mais elle a réussi à avoir une promotion pour être directrice de l’ITMAS Guelma et enfin directrice à l’ITMAS Alger (ex-Jardin d’essais).

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