Le RCD dénonce «le délabrement institutionnel du pays»
Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), dirigé par Mohcine Belabbas, n’ira pas aux élections législatives anticipées du 12 juin prochain. Pour cette formation politique, le futur scrutin ne saurait constituer la solution à la crise du pays qui exige, selon elle, une «rupture radicale» avec le système de gouvernance en place depuis le recouvrement par le pays de son indépendance. Dans les résolutions sanctionnant les travaux du conseil national, réuni samedi dernier en session ordinaire, il est rappelé que «le rejet des législatives du 12 juin a été entériné par la totalité des membres du conseil national». A l’ouverture de cette session, le leader du RCD a brossé dans son discours un état des lieux de la situation nationale sur les plans économique, politique et social, les perspectives attendues et la place du parti dans cette conjoncture. Ce discours, lit-on dans le document, a donné lieu à des débats qui confortent et pointent du doigt «le délabrement institutionnel du pays», «la poursuite de la fuite en avant du pouvoir de fait», «l’accentuation du caractère liberticide du régime», «l’absence de perspectives économiques» et «l’étouffement du modèle de redistribution de la richesse nationale». Le conseil national du parti, qui a fait siennes les conclusions des conseils régionaux, considère que la place du RCD est aux côtés du peuple mobilisé pour le changement du système et l’avènement de l’alternative démocratique et non dans le camp de ceux qui «répriment», «sèment la peur» et «la promotion des extrêmes» pour asseoir, une fois de plus, le chantage du pire.
Par ailleurs, l’instance suprême du RCD a décidé d’installer, en prévision de la tenue du 6e congrès du parti, une commission de travail et de réflexion «sur la refonte des statuts qui régissent le Rassemblement, en conformité avec l’histoire de notre mouvance politique, la stabilité et l’association du plus grand nombre à la prise de décision». A cet effet, Mohcine Belabbas, qui est à son second mandat, ayant succédé à Saïd Sadi en mars 2012, ne compte pas briguer un autre mandat à la tête du parti. Il a expliqué sa résolution par le fait que le parti dispose d’une «élite jeune». «Nous avons l’avantage d’avoir un vivier de compétences et de militants. Nous sommes un parti qui a une élite jeune qui a su produire des idées. Je suis convaincu qu’il y a tellement de cadres et de compétences que le problème de ma succession ne se posera pas», dit-il, dénonçant par là même la campagne d’acharnement dont fait l’objet le
RCD de la part du pouvoir. «Toute cette activité nous a valu un acharnement et des attaques sans précédent de la part du pouvoir, de ses relais politiques et médiatiques et des éternels intermittents constitués de tâcherons du vieil appareil de la police politique», dénonce-t-il, précisant qu’«en plus d’être bannis des médias publics et parapublics depuis 10 ans, deux de nos cadres dirigeants à la wilaya de Ghardaïa ont subi les affres de la prison durant près de deux ans, entre 2015 et début 2017, avant de se voir acquittés». Selon le RCD, cette répression contre les militants et le parti est destinée à les faire dévier de leur voie. «C’est parce que nous avons gardé le cap et la lucidité indispensables pour ne jamais sombrer dans le populisme et l’opportunisme ou dans l’extrémisme que les attaques se poursuivent sous différentes formes, incluant le mensonge enveloppé dans des cris d’orfraie, falsifier les faits, insuffler le défaitisme, et j’en passe», accuse Mohcine Belabbas, qui rappelle que «tous les décideurs et même leurs larbins ne sont pas au fait que l’abandon du champ des luttes, la désertion et la soumission ne font pas partie de la culture des militants du RCD».