Une situation alarmante
La réalisation d’un barrage sur Oued Mellegue demeure le seul espoir des populations, même si les travaux traînent toujours.
La situation hydrique à Tébessa est alarmante. Les habitants de certains quartiers ne savent plus quoi faire pour mettre un terme à cette crise qui perdure depuis plus de 4 ans déjà. Bien que la pénurie d’eau, qui demeure le problème principal qui touche la majorité des habitants, ayant fait l’objet de débats dans les sessions d’APW et dans des reportages télévisés et autres, aucune solution n’a été trouvée jusque-là. Il y a quelques jours, les habitants de la commune d’El Meridj, située à 45 km au nord de Tébessa, sont sortis dans la rue pour dénoncer la dégradation de leurs conditions de vie. La pénurie d’eau potable était la revendication principale de ces citoyens. Il en est de même pour les régions d’El Kouif, Cheria et Bir El Ater, des communes qui ont été marquées auparavant par des scènes de protestation. Une crise aiguë qui touche pratiquement plusieurs localités dans la wilaya de Tébessa. Pointées du doigt, l’Algérienne des eaux (ADE) et la direction des ressources en eau (DRE) sont accusées d’être à l’origine de la mauvaise gestion de cette précieuse ressource et d’indifférence face à leur problème. Devant une telle situation, certains habitants se sont vus obligés de se tourner vers les propriétaires de citernes pour s’approvisionner en eau. Un commerce devenu florissant en raison de la forte demande. «Cela fait plus d’une année que les habitants de notre quartier souffrent du manque d’eau, notamment en été ; du coup nous sommes obligés d’acheter des citernes d’eau, dont l’origine est inconnue, à plus de 1500 DA», a expliqué un habitant de la cité Dounia à Tébessa.
Lors d’une visite à Tébessa en 2017, l’ancien ministre des Ressources en eau, Hocine Necib, avait qualifié de catastrophique la situation hydrique dans la wilaya, laquelle figure parmi les seize wilayas déficitaires en matière d’eau potable. Face à cette situation, son ministère avait mis sur la liste des priorités certains projets qui pourraient résoudre le problème du manque de cette matière vitale, tels que le forage de reconnaissance de Negrine confié à l’agence nationale des ressources hydrauliques (ANRH), l’étude de faisabilité pour de nouveaux forages dans les champs captants de Bekkaria et Gourigueur, ou encore la rénovation de la conduite d’adduction à partir du barrage de Aïn Dalia dans la wilaya de Souk Ahras censé alimenter les régions du nord de la wilaya de Tébessa. Des projets qui sont restés sans lendemain, alors que la situation ne fait qu’empirer. Ajouter à cela, le barrage de Saf Saf d’une capacité de plus de 19 millions de mètres cubes, et qui a englouti une enveloppe de plus de 8 milliards de dinars, construit dans le but d’assurer l’approvisionnement régulier en eau potable pour la population des communes de Bir El Ater, de Saf Saf Ouesra, d’Oum Ali et des douars avoisinants, mais qui demeure encore inexploité plus de dix ans après sa réception.
Pour rappel, la wilaya de Tébessa compte plus de 140 forages, le barrage de Saf Saf et un autre en cours de réalisation situé à Ouenza d’une capacité de 150 millions de mètres cubes dont les travaux de réalisation des canalisations de transfert sur 20 km des eaux du barrage Oued Mellegue affichent un taux d’avancement dépassant les 80 %. Un projet qui s’inscrit dans le cadre d’un programme de renforcement de l’alimentation en eau potable des wilayas de Tébessa et de Souk Ahras. Mais dix ans après l’entame des travaux de sa réalisation, cet édifice hydrique, qui demeure le seul espoir pour la population de Tébessa notamment les localités relevant la commune d’Ouenza, Meridj et autres, est toujours à la traîne. «On attend depuis 10 ans que ce projet soit mis en service, mais il va falloir attendre encore à cause la lenteur des travaux», ont déclaré des citoyens de la ville d’Ouenza excédés par ce retard.