L’étrange satisfecit du ministère de l’Education
N Alors que tous les syndicats et les pédagogues alertent quant à la baisse du niveau scolaire durant ce premier trimestre, le ministère de l’Education nationale va à contresens. Son secrétaire général, Boubaker Seddik Bouazza, évoque des résultats satisf
«Nous avions un défi à relever, à savoir lancer une année scolaire en retard en pleine pandémie. Avec les évaluations de ce premier trimestre, nous sommes optimistes», a déclaré Boubaker Seddik Bouazza, secrétaire général du ministère de l’Education nationale.
Alors que tous les syndicats et les pédagogues alertent quant à la baisse du niveau scolaire durant ce premier trimestre, le ministère de l’Education nationale va à contresens. Son secrétaire général, Boubaker Seddik Bouazza, évoque des résultats satisfaisants. Le département de Mohamed Ouadjaout est enfin sorti de son silence. La cause : afficher son optimisme quant aux résultats du 1er trimestre, considérés positifs dans les 3 paliers. «Nous avions un défi à relever, à savoir lancer une année scolaire en retard en pleine pandémie. Avec les évaluations de ce premier trimestre, nous sommes optimistes», a déclaré le SG, lors d’un point de presse tenu hier au siège du ministère, avant d’estimer que le système de double vacation a été une «grande réussite». Une déclaration choc qui semble ne pas prendre en considération les déclarations des enseignants, des syndicats et des pédagogues.
Ces derniers alertent depuis le début de l’année scolaire sur les risques majeurs de décrochage des élèves suite au rythme de scolarisation marqué par des journées entières d’interruption d’apprentissage.
L’inspecteur général, Mustapha Benzemrane, a renforcé les propos de son supérieur en rapportant «la satisfaction des différents intervenants dans le secteur entre élèves, leurs parents et les enseignants. Nous avons constaté une stabilité d’apprentissage et un avancement appréciable dans les programmes malgré quelques retards», affirme-t-il. Sur ce dernier point, l’interlocuteur souligne que 100 établissements sur 2566 lycées sont en retard dans le programme d’histoiregéographie. La cause serait la diminution du volume horaire accordé à cette matière. Des dispositions ont été prises, selon M. Benzemrane, pour contenir ce retard. Pour ce qui est des résultats, le ministère affirme que le primaire a enregistré une évolution dans les résultats meilleur que les années précédentes. Dans ce palier où le programme a bien évolué, 86% des écoliers ont eu la moyenne, voire plus.
Pour le collège, où le programme est en retard de deux semaines, le taux de collégiens ayant eu la moyenne est de 69%. Ce chiffre est en baisse dans le dernier palier où le taux d’élèves ayant eu la moyenne est de 60%. Dans un autre volet, Boubaker Seddik Bouaza a rassuré les enseignants quant à la régularisation de la situation des arriérés de paiement des nouveaux enseignants et des bénéficiaires de promotion dans les grades, notamment après la réception des affectations financières nécessaires à cet effet. L’interlocuteur est revenu subtilement sur la question des recrutements dans le secteur où il serait aujourd’hui question de ne recruter prioritairement que les diplômés des Ecoles normales supérieures (ENS). Le ministère dévoile avoir adopté plusieurs mécanismes, dont le détachement en vue de permettre aux enseignants titulaires d’un diplôme d’enseignement dans le cycle secondaire d’enseigner dans les deux autres cycles, en conservant le même traitement dans le diplôme de fin d’études obtenu. Une circulaire étayant tous ces mécanismes et l’organisation ensuite d’un concours sur titre en cas d’existence de postes budgétaires serait en cours d’élaboration.