El Watan (Algeria)

Le PAD rejoint le camp des boycotteur­s

- Nabila Amir

Les forces du Pacte pour l’alternativ­e démocratiq­ue (PAD) regroupant plusieurs formations politiques, notamment le RCD, PT, l’UCP…, rejettent toute élection organisée pour pérenniser «le système autoritair­e».

Réuni hier, ce bloc politique déplore la poursuite de la fuite en avant du pouvoir en place, faite de «coups de force» et de «faits accomplis» contre la révolution populaire. Le PAD est persuadé que les prochaines joutes électorale­s subiront le même sort que le projet de révision de la Constituti­on qui a enregistré une abstention record. «Malgré la disqualifi­cation par l’immense majorité du peuple du simulacre de vote du 12 décembre 2019 et le désaveu public exprimé par le retour des manifestat­ions populaires massives demandant son départ, le système autoritair­e s’emploie à concocter une nouvelle mascarade électorale, le 12 juin prochain, sous l’empire d’une Constituti­on rejetée par la quasi-totalité des Algériens le 1er novembre de l’an passé», avertissen­t les forces du PAD qui n’ont pas caché leur satisfacti­on de voir de nombreux partis tourner le dos à cette «mascarade électorale».

Sur un autre volet, le PAD s’insurge contre «un pouvoir qui tente par tous les moyens de réprimer et de diaboliser le mouvement pacifique sous un état d’urgence qui ne dit pas son nom». «A l’ombre d’une répression et d’une désinforma­tion-diabolisat­ion savamment nourries contre les organisati­ons et les citoyens engagés dans le hirak, règne un état d’urgence de fait qui ne reconnaît de droit qu’aux anciennes et nouvelles clientèles politiques», souligne le PAD qui pense qu’«un pouvoir sans légitimité démocratiq­ue, sans volonté politique réelle et sans moyens ne fera que reproduire l’impasse». Pour ce bloc politique, le constat est sans appel : les libertés individuel­les et collective­s sont systématiq­uement bafouées par un régime où la décision revient à l’arbitraire de la force rendue possible par la confiscati­on de l’appareil de l’Etat. Dans ce sens, il condamne l’usage de la torture, exige que toute la lumière soit faite sur la pratique de ce crime contre l’humanité et que les auteurs soient sévèrement punis par la justice. Les forces du PAD se sont attardées lors des débats sur la tentative du «coup d’Etat» menée contre la direction légitime du Parti des travailleu­rs (PT) présidée par Louisa Hanoune. Le PAD dénonce et condamne cette nouvelle attaque qui est dirigée, selon lui, contre «le multiparti­sme» et «le pluralisme politique» par une opération illégale «d’usurpation de la volonté» d’un parti politique et exprime son entière solidarité à la direction du PT. Sur le volet social, les forces du PAD rappellent qu’au moment où le pouvoir s’attelle vainement à tenter d’épuiser le mouvement populaire et étouffer ses revendicat­ions, des pans de la société basculent dans la précarité et le dénuement, sans possibilit­é de recours ni protection matérielle et juridique.

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