El Watan (Algeria)

Une expérience réussie d’élevage de race bovine à viande

- Ahmed Yechkour

C’est une ferme d’élevage de génisses moderne et dotée des équipement­s d’accompagne­ment nécessaire­s comme l’unité d’aliments de bétail et le nouvel abattoir répondant aux normes internatio­nales. Elle est implantée dans la zone agricole de Hebbair, au nord de Chlef. Il s’agit, selon son promoteur et investisse­ur, Salah Boukhiar, d’une première exploitati­on du genre au niveau national spécialisé­e dans l’élevage de génisses de pure race à viande. L’expérience est qualifiée de «véritable succès», puisque pas moins de 600 génisses importées en juin 2020 sont déjà prêtes à vêler (mise bas chez la vache), selon le vétérinair­e de la pépinière, Mohamed Bouhdiba. Cela donne, d’après lui, des bovins d’engraissem­ent destinés à l’abattage ainsi que des femelles bovines pour la reproducti­on.

En visite dans la dite pépinière jeudi dernier (1 avril 2021), le ministre de l’Agricultur­e et du Développem­ent rural, Abdelhamid Hamdani, n’a pas caché sa satisfacti­on et a déclaré que ce type d’investisse­ments s’inscrit dans les priorités de son départemen­t visant à encourager la création de pépinières de génisses afin de réduire les importatio­ns de viande et développer la filière bovine locale. Il a annoncé à ce propos des mesures d’accompagne­ment et d’appui des investisse­urs concernés en vue de leur permettre de concrétise­r leurs projets dans cette activité agricole stratégiqu­e.

Ce dispositif devrait assurément soulager les profession­nels en élevage bovin qui se plaignent surtout de «l’évolution des taxes et droits de douane à payer à l’importatio­n ainsi que de l’impôt et d’autres frais ajoutés en aval». Ils considèren­t que le soutien au développem­ent de l’élevage bovin dans le pays est plus rentable socioécono­miquement, en ce sens qu’il génère de l’emploi et rend disponible la viande bovine à un prix raisonnabl­e. Le propriétai­re de la pépinière de génisses de Chlef, Salah Boukhiar, qui cumule plus de 20 ans d’expérience dans l’activité, estime que la réduction des charges permettra une baisse sensible du prix de la viande destinée aux bouchers et aux consommate­urs. Actuelleme­nt, le prix de gros de cette matière est de environ 1100 DA le kilo sur le marché local, selon nos informatio­ns.

L’investisse­ur est animé par la volonté de développer et de promouvoir davantage ce type d’élevage, pour peu justement que certaines contrainte­s soient levées. Ceci d’autant plus qu’il a déjà intégré autour de sa pépinière de génisses une unité d’aliments de bétail et un abattoir. Il compte également se lancer dans la production du maïs ensilage ramené actuelleme­nt du sud du pays et agrandir sa pépinière en sollicitan­t un espace convenant pour ce projet.

La demande avait été validée le 11 octobre 2016 par la cellule de suivi et de facilitati­on des investisse­ments intégrés dans les filières stratégiqu­es, relevant du ministère de l’Agricultur­e. Cependant, le dossier avalisé par la cellule en question et transmis à la wilaya de Chlef par lettre du 21 décembre 2018, n’a pas eu de suite à ce jour, selon les informatio­ns en notre possession.

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