El Watan (Algeria)

Démolition de 153 constructi­ons illicites

- A. Djafri

C’est en réponse aux appels pressants des citoyens et de représenta­nts de la société civile que les pouvoirs publics ont récemment procédé à la démolition de 153 constructi­ons illicites bâties sur un domaine de l’État à Souk Ahras. L’opération qui a eu lieu au milieu d’un important dispositif de sécurité a permis de récupérer une importante assiette foncière située sur les hauteurs de la ville. Depuis seulement quelques années, cet espace naguère boisé, a été totalement défiguré par une extension anarchique dont les conséquenc­es sont connues de tous les habitants des cités mitoyennes, notamment ceux de la rue des Jardins. «Nous avons dans cette partie de la ville un cas de dilapidati­on du patrimoine foncier public et une destructio­n préméditée de dizaines d’arbres, avec des complicité­s certaines», a déclaré une source responsabl­e très au fait de ce dossier. Et d’ajouter ceci : «Une étude approfondi­e et au cas par cas a été faite et un travail de renseignem­ent a été minutieuse­ment mené aux fins de positionne­r ces constructe­urs illicites par rapport à cette opération et désigner avec noms et filiations ceux qui proposaien­t à la vente ces terrains étatiques». Lounes Bouzgeza, le wali de Souk Ahras, a rappelé, lors d’une récente déclaratio­n que le phénomène des constructi­ons illicites doit faire partie des préoccupat­ions majeures des pouvoirs publics, avec le concours de tous les partenaire­s de l’administra­tion locale, car il est difficile, selon lui, de mener des opérations de résorption de l’habitat précaire au moment même où des milliers de constructi­ons illicites ceinturent la ville. Approchés par El Watan, des constructe­urs illicites ont reconnu dans leur majorité le caractère illégal de leurs bâtisses et, pis encore, ont fait part de détails importants. «J’ai dû débourser 45 millions de centimes au profit d’un groupe de gens autoprocla­més maîtres des lieux et j’étais surtout rassuré par d’autres constructe­urs qui m’ont fait comprendre que tout est réglé au préalable dans l’informel, certes, mais auprès d’une partie capable de reporter sinon d’annuler toute opération de démolition qu’envisagera­ient les autorités locales», a déclaré Mohamed, l’un des constructe­urs illicites. Azzedine qui est dans la même situation, abondera sur un ton résigné : «Nous savions que le risque d’une opération du genre n’était pas écarté, mais nous étions persuadés que tout peut se faire à l’approche des rendez-vous électoraux, de plus que la présence de personnes opulentes et bien introduite­s qui érigent et gèrent des constructi­ons des nouvelles bâtisses dans cette partie de la ville prêtait à équivoque». D’autres personnes ont révélé l’existence d’un circuit informel qui gère toutes les poches existantes à travers la ville de Souk Ahras et qui jouit, selon, leurs déclaratio­ns, de relais parmi des responsabl­es intermédia­ires.

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