El Watan (Algeria)

DU CÔTÉ DES INSTITUTIO­NS JUIVES, CET ÉPISODE HISTORIQUE SEMBLE DÉRANGER

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Dans un article paru sur le site du CRIF (Conseil représenta­tif des institutio­ns juives de France) en 2013, Jean Corcos, président délégué de la commission du CRIF pour les relations avec les musulmans, parle de «légendes, hélas trop belles pour être vraies, voire même carrément délirantes». Qu’une note interne du ministère des Affaires étrangères du gouverneme­nt de Vichy datant du 24 septembre 1940 et authentifi­ée par la direction des archives du ministère signalant que la mosquée de Paris est «soupçonnée par les autorités d’occupation» de «délivrer frauduleus­ement à des individus de race juive des certificat­s attestant que les intéressés sont de confession musulmane» ne semble pas une preuve convaincan­te aux yeux du responsabl­e du CRIF Lequel remet notamment en question le nombre de (1600 juifs secourus à la Mosquée de Paris) – avancé par Albert Assouline dans le documentai­re de Derri Berkani – de juifs sauvés par la Grande Mosquée de Paris ou encore l’histoire du chanteur juif algérien Salim Halali. La biographie du chanteur, Simon de son vrai prénom, rapporte qu’il «est sauvé des camps de concentrat­ion en 1940 grâce à l’interventi­on de Si Kaddour Ben Ghabrit, qui lui délivre une attestatio­n de conversion à l’Islam au nom de son père et qui, pour corroborer cela, fait graver le nom de son père sur une tombe abandonnée du cimetière musulman de Bobigny». Jean Coscos estimait toutefois qu’«il y a eu, sans doute, et à l’intérieur même de la mosquée, des anonymes ayant aidé à faire passer pour musulmans des juifs de leurs relations, dans la limite de leurs moyens et sans que le recteur n’ait cherché à l’empêcher».

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