L’ombre des guerres au Moyen-Orient ?
L Fin février, un navire israélien, le transportant des véhicules, a été touché par une explosion dans le golfe d’Oman. Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, a accusé l’Iran d’être à l’origine de l’opération.
Un incident est survenu à bord du navire iranien Iran Saviz dans la mer Rouge, a rapporté hier l’agence Tasnim. Il s’est produit après l’explosion de mines à patelle attachées à la coque du navire. L’Iran Saviz a navigué en mer Rouge ces dernières années pour apporter un soutien logistique aux commandos iraniens déployés dans cette région pour escorter des navires de commerce. Un peu plus tard dans la journée, le ministère iranien des Affaires étrangères a confirmé l’explosion qui a touché le navire logistique mais a déclaré que la source de l’explosion était encore inconnue. «Le navire battant pavillon iranien, le Saviz, a été légèrement endommagé lors d’une explosion en mer Rouge près des côtes de Djibouti mardi vers 6 heures du matin, heure locale. Son origine et ses causes font l’objet d’une enquête», a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Saeed Khatibzadeh, selon des propos recueillis par l’agence Fars. Citant une source officielle américaine, le New York Times a rapporté de son côté que «les Israéliens ont prévenu les Etats-Unis que leurs forces avaient frappé le (Saviz mardi) (...)». De même source, selon le quotidien américain, «les Israéliens ont présenté cette attaque comme une mesure de
MV Helios Ray,
Saviz
représailles à des frappes antérieures de l’Iran contre des navires israéliens et «le Saviz a été endommagé sous sa ligne de flottaison».
Fin février, un navire israélien, le MV Helios Ray transportant des véhicules, a été touché par une explosion dans le golfe d’Oman. Le 1er mars, le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, a accusé l’Iran d’être à l’origine de l’opération. Comme il a prévenu que son pays «frappera» la République islamique «partout dans la région». «Il est clair que c’est un acte iranien. Et pour ce qui est de ma riposte, vous connaissez ma politique. L’Iran est le plus grand ennemi d’Israël et je suis déterminé à l’arrêter et nous allons le frapper partout dans la région», a-t-il déclaré lors d’une interview à la radio. Le 12 mars, l’Iran a accusé Israël d’être derrière l’attaque du navire iranien Shahr-e-Kord en Méditerranée. Le 25 du même mois, la chaîne de télévision israélienne Canal 12 a annoncé que l’Iran a tiré un missile contre un cargo de la société israélienne XT Management en mer d’Arabie.
Le 12 mai 2019, quatre navires dont trois pétroliers sont la cible d’«actes de sabotage» dans les eaux territoriales des Emirats arabes unis. Washington et Riyad incriminent l’Iran, qui a menacé à plusieurs reprises de fermer le détroit d’Ormuz. Le 13 juin, deux pétroliers dont un japonais sont attaqués en mer d’Oman. Washington, Londres et Riyad accusent l’Iran, qui nie.
Outre les incidents en mer, plusieurs scientifiques iraniens travaillant dans le secteur nucléaire ont été tués ces dix dernières années, lors d’attaques ciblées attribuées, par Téhéran, à Israël ou aux Etats-Unis. En janvier 2010, le physicien Massoud Ali Mohammadi est assassiné dans la capitale. En novembre de la même année, deux autres physiciens sont visés par deux attentats à la bombe. L’un d’eux, Majid Shahriari, est tué. Le même jour, un autre physicien nucléaire, Fereydoun Abbassi Davani, est visé par un attentat. En novembre 2011, l’explosion d’un dépôt de munitions dans la banlieue de Téhéran a fait au moins 36 morts, dont le général Hassan Moghadam, responsable des programmes d’armement des pasdarans, le corps des Gardiens de la révolution, élite des forces armées iraniennes. En juillet 2012, le scientifique Darioush Rezainejad, qui travaillait sur des projets du ministère de la Défense, est tué par balle par des inconnus à moto, à Téhéran. En novembre 2020, le scientifique Mohsen Fakhrizadeh est assassiné près de Téhéran. L’Iran accuse israël.
Par ailleurs, Israël est soupçonné d’être impliqué dans la mystérieuse explosion survenue en juillet dernier dans un centre abritant des centrifugeuses à Natanz.
Amnay idir