Rumeurs sans pénurie et frénésie dans les achats
Ces comportements ont encouragé des commerçants malintentionnés à réviser à la hausse les prix des produits alimentaires très demandés en cette période.
Les premiers jours du mois de Ramadhan, Souk Ahras a vécu au rythme des rumeurs et du gaspillage. L’huile de table et la semoule et malgré leur abondance ont été ciblés par de fausses alertes de pénurie, provoquant des réactions négatives auprès des consommateurs, d’où une rupture de stock dans plusieurs points de vente. «Dans bien des cas, la frénésie des achats encourage des commerçants à mettre à profit telle situation pour imposer le diktat face à des clients aussi dépensiers», a déclaré un jeune fonctionnaire. Ses dires ont été confortés par des clients qui n’ont pas réussi à expliquer la mystérieuse disparition de certaines marchandises, telles que la semoule qui était, pourtant, proposée à la vente vingt-quatre heures auparavant. Ce sont ces mêmes comportements qui ont encouragé quelques commerçants malintentionnés à réviser à la hausse les prix des dattes (600 DA/kg), la pomme de terre de qualité moyenne (80 DA kg) et celle difficile à admettre comme produit comestible (50 DA/kg) et rendu inaccessible la viande ovine (1500 DA/kg), la tomate (120 DA/ kg) et tous les fruits. Le lait en sachet est vendu en concomitance avec les jus et autres articles. Quelques jours auparavant des contrôleurs de la direction du commerce avaient découvert une quantité importante d’huile de table dissimulée à l’intérieur des réfrigérateurs au moment même où le commerçant auteur de cet acte affichait un niet aux demandeurs de ce produit de première nécessité. Tous les espaces commerciaux et les artères de la ville étaient bondés à craquer. Les chaînes interminables ponctuées d’échauffourées et de bousculades ne pouvaient que traduire une mauvaise compréhension des objectifs réels du mois de jeûne. «Aucune partie de la cité n’a été épargnée par ce nombre incalculable de gens qui se bousculent et achètent tout ce qui se vend dans la démesure et la précipitation ; C’est d’abord un mois de piété, de solidarité et de mansuétude que nous devons gérer dans la modération et la frugalité, car l’objectif recherché est loin d’être au bout d’une table excessivement décorée de mets que l’on finit par abandonner du côté de la benne à ordures du quartier», a critiqué un doctorant en sciences islamiques. Ces lieux d’encombrement par excellence cachent mal d’autres comportements négatifs, à l’instar de la mendicité, les vols à la sauvette et à l’arraché, les rixes et autres batailles rangées entre marchands informels.