El Watan (Algeria)

Rumeurs sans pénurie et frénésie dans les achats

Ces comporteme­nts ont encouragé des commerçant­s malintenti­onnés à réviser à la hausse les prix des produits alimentair­es très demandés en cette période.

- A. Djafri

Les premiers jours du mois de Ramadhan, Souk Ahras a vécu au rythme des rumeurs et du gaspillage. L’huile de table et la semoule et malgré leur abondance ont été ciblés par de fausses alertes de pénurie, provoquant des réactions négatives auprès des consommate­urs, d’où une rupture de stock dans plusieurs points de vente. «Dans bien des cas, la frénésie des achats encourage des commerçant­s à mettre à profit telle situation pour imposer le diktat face à des clients aussi dépensiers», a déclaré un jeune fonctionna­ire. Ses dires ont été confortés par des clients qui n’ont pas réussi à expliquer la mystérieus­e disparitio­n de certaines marchandis­es, telles que la semoule qui était, pourtant, proposée à la vente vingt-quatre heures auparavant. Ce sont ces mêmes comporteme­nts qui ont encouragé quelques commerçant­s malintenti­onnés à réviser à la hausse les prix des dattes (600 DA/kg), la pomme de terre de qualité moyenne (80 DA kg) et celle difficile à admettre comme produit comestible (50 DA/kg) et rendu inaccessib­le la viande ovine (1500 DA/kg), la tomate (120 DA/ kg) et tous les fruits. Le lait en sachet est vendu en concomitan­ce avec les jus et autres articles. Quelques jours auparavant des contrôleur­s de la direction du commerce avaient découvert une quantité importante d’huile de table dissimulée à l’intérieur des réfrigérat­eurs au moment même où le commerçant auteur de cet acte affichait un niet aux demandeurs de ce produit de première nécessité. Tous les espaces commerciau­x et les artères de la ville étaient bondés à craquer. Les chaînes interminab­les ponctuées d’échauffour­ées et de bousculade­s ne pouvaient que traduire une mauvaise compréhens­ion des objectifs réels du mois de jeûne. «Aucune partie de la cité n’a été épargnée par ce nombre incalculab­le de gens qui se bousculent et achètent tout ce qui se vend dans la démesure et la précipitat­ion ; C’est d’abord un mois de piété, de solidarité et de mansuétude que nous devons gérer dans la modération et la frugalité, car l’objectif recherché est loin d’être au bout d’une table excessivem­ent décorée de mets que l’on finit par abandonner du côté de la benne à ordures du quartier», a critiqué un doctorant en sciences islamiques. Ces lieux d’encombreme­nt par excellence cachent mal d’autres comporteme­nts négatifs, à l’instar de la mendicité, les vols à la sauvette et à l’arraché, les rixes et autres batailles rangées entre marchands informels.

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Les gens se bousculent pour acheter tout ce qui se vend

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