LE RAPPEL À L’ORDRE DE TEBBOUNE
■ Les responsables des entreprises nationales sont «instruits» à l’effet «de mettre un terme», dans un délai maximum de dix jours, à certains types de contrats avec des entreprises étrangères ■ Dans une instruction signée par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, le 25 avril dernier, il a été relevé «de graves atteintes à la sécurité nationale par le fait d’entreprises économiques nationales, publiques et privées, qui ont noué des relations contractuelles avec des entités étrangères sans considération des intérêts économiques et stratégiques du pays».
Les responsables des entreprises nationales sont «instruits» à l’effet «de mettre un terme», dans un délai maximum de dix jours, à certains types de contrats avec des entreprises étrangères. Dans une instruction signée par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, le 25 avril dernier, il a été relevé «de graves atteintes à la sécurité nationale par le fait d’entreprises économiques nationales, publiques et privées, qui ont noué des relations contractuelles avec des entités étrangères sans considération des intérêts économiques et stratégiques du pays». Trois entreprises sont à cet effet citées dans cette instruction, dont nous détenons une copie, adressée au Premier ministre, aux membres du gouvernement ainsi que les responsables des entreprises du secteur public marchand. Il s’agit de la SAA et de la CAAR, deux sociétés étatiques d’assurance, et l’opérateur de la téléphonie mobile, Djezzy, détenu également par l’Etat à hauteur de 51%. «C’est le cas, à titre d’exemple, de la SAA et de la CAAR, qui ont établi des contrats avec des entreprises d’origine marocaine, ou encore celui de Djezzy dont la publicité est assurée par des sociétés proches de lobbies étrangers haineux vis-à-vis de l’Algérie», lit-on dans ce document. Dans ce sens, il est mentionné que «ces relations, engagées sans concertation, se traduisent – on peut s’en douter – par la mise à la disposition d’entités étrangères de données et d’informations sensibles qui peuvent porter atteinte aux intérêts vitaux du pays et à sa sécurité». De plus, «il s’agit le plus souvent de contrats qui génèrent des sorties de devises vers l’étranger pour des prestations à peine moyennes que des entreprises algériennes peuvent prendre en charge aisément», ajoute-t-on encore. Tout en signalant que ces «pratiques» ont «tendance à se généraliser», le président de la République a instruit «tous les responsables concernés des entreprises nationales à l’effet de mettre un terme à ce type de rapports dans un délai maximum de dix jours et de faire preuve, à l’avenir, de plus de responsabilité et de circonspection dans leurs relations avec leurs partenaires étrangers en veillant, en toutes circonstances, à la préservation des intérêts supérieurs de l’Etat». Par la même, une instruction a été donnée au ministre des Finances «pour que ne soit transféré vers l’étranger aucun dividende lié à de tels contrats qui doivent être résiliés sur-le-champ». Hormis les trois groupes cités plus haut, combien d’entreprises sont concernées par cette instruction ? Et ces «contrats» sont-ils à l’heure actuelle déjà résiliés, puisque cette instruction a été signée le 25 avril dernier, soit il y a 15 jours, alors que le chef de l’Etat avait donné un ultimatum de dix jours ? Est-ce que tous les contrats signés avec des entreprises «d’origine marocaine» seront résiliés ? L’instruction en question n’en dit pas plus. Toutefois, Abdelmadjid Tebboune a signifié que «toute défaillance dans la prise en charge de la présente instruction sera considérée comme relevant de la concussion et de la complicité et sera, en conséquence, traitée en tant que telle, conformément à la législation en vigueur».