La majorité des rejets motivée par «des liens avec l’argent sale»
L 1199 listes rejetées pour lien avec l’argent sale, 281 en raison de la condamnation des postulants à des peines privatives de liberté, 410 listes au manque de documents requis l D’autres ont été rejetées pour diverses raisons : l’âge, service national,
Le président de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), Mohamed Charfi, a révélé ce dimanche le nombre de listes validées pour les élections législatives du 12 juin, ainsi que les motifs du rejet de plusieurs listes partisanes et indépendantes.
A l’issue de sa rencontre avec des chefs et représentants d’une vingtaine de partis politiques, qui ont demandé audience pour exprimer leur mécontentement quant au rejet de plusieurs de leurs listes et réclamer des clarifications sur l’opération de vote, M. Charfi a annoncé la validation sans réserve de 1483 listes pour prendre part au scrutin du 12 juin prochain, dont 646 listes présentées au titre d’un parti politique et 837 listes indépendantes. Le RND et le FLN n’ont pas participé à ce conclave. Selon M. Charfi, l’ANIE a réceptionné 4900 listes de candidats ayant exprimé leur intention de prendre part aux législatives du 12 juin prochain et ayant retiré les formulaires de candidature. Allant dans le détail, le président de l’Autorité a affirmé que le nombre de listes de dépôt des formulaires de candidature a atteint 2490, dont 1237 présentées au titre d’un parti politique et 1253 indépendantes, alors que le nombre de dossiers de candidature déposés à l’ANIE était de 25 416, dont 12 854 par des partis politiques et 12562 dossiers par des indépendants. 1483 listes ont été acceptées «sans réserve». Toutefois, il explique que le nombre de listes acceptées mais qui incluent en leur sein un candidat rejeté a atteint 898 listes, dont 462 présentées au titre d’un parti politique et 436 indépendantes. Pour ce qui est des motifs de rejet de certaines listes, M. Charfi a indiqué qu’ils étaient liés aux milieux suspects de l’argent et des affaires (1199 listes rejetées), aux personnes condamnées à des peines privatives de liberté (281) et au manque de documents requis (410). Il a également cité d’autres causes, dont les conditions d’âge (89 listes rejetées), la non-inscription sur les listes électorales (129 candidats), ainsi que la situation vis-à-vis de l’administration fiscale (72 cas) et du service national (62 cas), la présence de plus de deux personnes sur une même liste ayant des liens de parenté (7 cas) et l’occupation d’une fonction ne permettant pas de se porter candidat (3 cas). Pour ce qui est des dossiers rejetés définitivement, l’Autorité a comptabilisé, jusqu’à dimanche midi, 297 listes. Les causes du rejet sont liées au non-respect de l’âge (47 cas), du niveau universitaire (6 cas), du nombre de formulaires (162 cas) en sus du non-respect de la parité.
Concernant les recours déposés auprès des tribunaux administratifs, ils sont de l’ordre de 847, dont 450 déposés par des partis politiques et 397 émanant de candidats indépendants.
S’agissant de l’opération de vote, M. Charfi a clarifié, de l’avis de participants, les «zones d’ombre», notamment en ce qui concerne le bulletin de vote où les candidats seront classés par ordre alphabétique accompagnés de leurs photos. Une commission mixte de coordination composée de représentants des deux parties (ANIE, partis) a été installée pour faire le suivi de l’opération de vote du début jusqu’à l’annonce des résultats. «Le but d’une telle démarche est d’éviter les incompréhensions, éliminer tout obstacle pouvant entraver les préparatifs des législatives et prévenir toute piste pouvant obstruer le bon déroulement du scrutin», précise M. Charfi. Selon nos sources, certains partis politiques ont demandé l’assouplissement de la loi, ce que le président de l’ANIE a refusé, selon nos sources, M. Charfi était intransigeant quant aux listes ou candidatures rejetées en raison de leur lien avec la corruption. «L’article 200 du régime électoral est clair et toutes les listes qui ont été rejetées en s’appuyant sur les dispositions de cet article ne seront pas repêchées. Maintenant, si une candidature est rejetée pour motif d’une erreur sur son dossier, c’est discutable», a soutenu M. Charfi.