El Watan (Algeria)

Relâchemen­t général et nouveaux variants

L Le risque d’une troisième vague est présent et favorisé par l’absence des gestes barrières, dont le port de la bavette, dans les espaces publics où l’on fait très peu de cas du danger de la contaminat­ion.

- Djamel Alilat

Plusieurs cas des nouveaux variants de la Covid-19 ont été détectés dans la wilaya de Béjaïa, notamment dans plusieurs grandes villes, selon des confidence­s d’un responsabl­e de la santé que nous avons rencontré récemment. «Il faut savoir que ses variants se transmette­nt beaucoup plus facilement et plus rapidement et donnent plus de formes graves, notamment le variant britanniqu­e qui a, contrairem­ent au virus classique, plus de propension à toucher les plus jeunes. Quand on sait à quel point les jeunes bougent et activent, on peut vraiment dire que le risque est là, car ainsi, même les personnes âgées qui ne sortent pas peuvent être touchées par leurs enfants ou petits-enfants. Aujourd’hui, nous déplorons de perdre des personnes âgées, des hypertendu­s et des diabétique­s qui ne sortent pas, qui se protègent mais que leurs enfants exposent, car on ne sait pas qui est porteur, qui ne l’est pas», dira l’un des responsabl­es, tout en déplorant le relâchemen­t que l’on observe aujourd’hui au sein de la société.

En effet, aujourd’hui les gestes barrières ne sont plus de rigueur dans les endroits publics, comme tout un chacun peut le constater. Les marchés et les magasins ont renoué avec l’exceptionn­elle affluence qu’on leur connaît habituelle­ment à cette période de fin du Ramadhan et de l’arrivée imminente de l’Aïd. Même la bavette, qui était un temps de mise, a été remise au placard. «Je profite de l’occasion qui m’est offerte pour lancer un appel à observer la distanciat­ion et les mesures barrières et aller vers la vaccinatio­n», dira, avec insistance, le même responsabl­e que nous avons rencontré.

Par ailleurs, dans les hôpitaux de la région, les services dédiés à la Covid-19 recommence­nt à faire le plein. «Le service des maladies infectieus­es est déjà saturé au niveau du CHU et nous pensons ouvrir un autre service et à reprendre le dispositif arrêté en début d’épidémie : ouvrir des services au détriment des autres spécialité­s. Avec ce regain de la pandémie, nous sommes déjà sur la préparatio­n d’une phase d’adaptation au plan B et au plan C qui est de fermer certaines discipline­s pour les dédier à la Covid», a soutenu notre interlocut­eur.

Il faut savoir qu’à travers la wilaya, les 655 lits dédiés à la Covid ont été en majorité reversés dans leurs missions initiales. «Au besoin, nous allons les reprendre. Nous pouvons avoir mille ou deux mille lits mais tout dépendra de la source d’oxygène. Nous pouvons hospitalis­er les malades dans un hôtel, comme nous l’avons fait lors de la 2e vague mais l’oxygène n’existe pas dans les structures hôtelières. C’est pour cela que nous appelons les gens à se faire vacciner et à observer les gestes barrières, car si nous avons un nombre important de malades en même temps, nous serons peut-être amenés à connaître la même situation que l’Inde aujourd’hui», a-t-il affirmé. Concernant le vaccin, il a affirmé qu’il est aujourd’hui disponible au niveau des polycliniq­ues et que les personnes âgées et à risque peuvent s’y présenter pour se faire vacciner. «Nous allons avoir d’autres arrivages dans les semaines à venir. Notre objectif est de toucher 70% de la population en dehors des personnels soignants qui sont déjà ciblés par cette campagne de vaccinatio­ns, il y a les malades chroniques de plus de 18 ans, les personnes âgées de plus de 65 ans en priorité puis, par la suite, toute personne âgée et malade de plus de 18 ans. On invite également les personnes âgées avec comorbidit­é à se présenter», nous a-t-il affirmé.

Concernant la possibilit­é d’un reconfinem­ent, la cellule de crise de la wilaya, qui s’est réunie en début de semaine passée, a étudié la situation et laissé ouverte la possibilit­é d’aller vers un reconfinem­ent ciblé selon la situation des villes et des régions.

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Deux fois par semaine, le marché de l’Edimco fait le plein

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