L’organisation du hadj dans «le respect des normes sanitaires»
La télévision saoudienne a déclaré dimanche dernier que le royaume de l’Arabie Saoudite va organiser le hadj cette année, «le mécanisme et les exigences seront annoncés plus tard». A travers cette annonce, Riyad n’a pas confirmé si le pèlerinage est autorisé pour les étrangers mais leur a envoyé quelques signaux positifs. Cependant, selon l’agence de presse anglaise Reuters, l’Arabie Saoudite compte interdire le pèlerinage aux musulmans étrangers pour la deuxième année consécutive, alors que les cas de Covid-19 augmentent dans le monde et que les inquiétudes grandissent quant à l’émergence de nouveaux variants. Jusqu’à ce jour, aucune décision finale n’a encore été prise à cet égard. L’année dernière, l’Arabie Saoudite avait autorisé un nombre limité de citoyens et de résidents du royaume à effectuer les rituels du hadj, et a par la suite permis la omra pour les résidents et les étrangers par étapes. L’agence de presse saoudienne a rapporté que le ministère du Hadj et de la Omra a annoncé son intention
Le hadj dans le strict respect des mesures sanitaires
d’organiser ce rituel cette année en «assurant la préservation de la santé et de la sécurité des pèlerins, conformément aux contrôles et normes sanitaires, sécuritaires et réglementaires qui garantissent leur santé et l’accomplissement de leurs rituels facilement et dans un environnement sûr».
Les plans visaient initialement à permettre l’entrée à La Mecque à un petit nombre de pèlerins vaccinés de l’étranger, mais la confusion
sur les types de vaccins et leur efficacité et l’émergence de nouvelles souches ont incité les responsables à reconsidérer leur position.
En 2020, l’Arabie Saoudite a annulé complètement le hadj pour la première fois de son histoire en raison de la pandémie de la Covid-19. La saison du hadj a été perturbée 40 fois en raison notamment de la propagation de maladies et épidémies, troubles politiques et instabilité de la région, prix élevés et problèmes économiques. Avant que l’épidémie n’impose la distanciation sociale dans le monde, le nombre de pèlerins atteignait annuellement plus de 2,5 millions et les bénéfices du royaume avoisinaient les 12 milliards de dollars. Dans le cadre des plans de réforme économique poursuivis par le prince héritier, Mohammed Ben Salmane, le royaume avait espéré porter le nombre de pèlerins de la omra et du hadj à respectivement 15 millions et 5 millions d’ici 2025, et doubler le nombre de pèlerins de la omra à 30 millions d’ici 2030. Le grand pèlerinage fait partie des autres sources de revenus vers lesquelles le royaume souhaite réorienter son économie, les autorités veulent débarrasser leur pays de sa dépendance au pétrole. Selon la Chambre de commerce et d’industrie de La Mecque, 25 à 30% des revenus du secteur privé des deux villes saintes dépendent du pèlerinage. Au total, les revenus cumulés du hadj et de la omra constituent le deuxième poste de recettes du royaume saoudien après les ventes d’hydrocarbures.