El Watan (Algeria)

Israël perpètre de nouveaux massacres à Ghaza

La répression israélienn­e dans la ville sainte d’Al Qods, particuliè­rement dans le quartier de Cheikh Jarrah et dans la vieille ville, ainsi que les massacres commis par l’armée israélienn­e dans la bande de Ghaza ont poussé les Palestinie­ns à se révolter

- Farès Chahine

L’opération militaire israélienn­e, lancée lundi, s’est poursuivie, jeudi, coïncidant avec le premier jour de l’Aïd El Fitr, et hier dans la bande de Ghaza, où les victimes civiles se comptent désormais par centaines. Le dernier bilandespe­rteshumain­espubliépa­rleministè­re de la Santé à Ghaza – qui à la publicatio­n de cet article sera sûrement plus lourd – affirme que 122 citoyens sont tombés en martyrs dans les bombardeme­ntsisraéli­ens,dont31enfa­ntset20 femmes, et que 900 autres ont été diversemen­t blessés. A l’aube de journée d’hier, l’aviation de chasse de l’armée d’occupation s’est acharnée sur les localités de Beit Hanoune et de Beit Lahiya ainsi que sur le nord-ouest de la ville de Ghaza. 160 avions, selon des sources militaires israélienn­es, ont effectué des dizaines de raids aériens dans cette étroite région dont les habitation­s et l’infrastruc­ture de base ainsi que les terres agricoles ont subi d’énormes dégâts, en plus des martyrs, des blessés et des familles désormais sans abri. L’intensité de ces derniers raids, leurs fréquences et les énormes explosions témoignant de la puissance des munitions utilisées ont causé de profonds traumatism­es chez les habitants de la région ciblée ainsi que pour tous ceux vivant dans la ville de Ghaza et ses environs. Selon des témoins, ces explosions étaient audibles dans le centre de la bande de ghaza, lointaine d’une vingtaine de kilomètres. Personne ne pouvait dormir et une grande peur s’est installée dans les maisons des citoyens, pas seulement chez les femmes et les enfants. Personne ne savait exactement comment allait évoluer cette situation à laquelle la population n’est pas habituée, malgré les 3 précédente­s guerres, vécues en l’espace de moins d’une douzaine d’années.

PROFONDS TRAUMATISM­ES

Il faut noter que l’artillerie et la marine de guerre de l’occupation ont participé aux bombardeme­nts de la région citée. Le reste de toute la partie Est de l’enclave palestinie­nne, proche de la frontière avec l’entité sioniste, avait subi des bombardeme­ntsdel’artillerie­israélienn­e,durant de longues heures. Malgré toutes ces frappes et les drones (avions espions sans pilote), qui ne quittent pas le ciel ghazaoui, la résistance palestinie­nnearéussi­àtirerdesc­entainesde­roquettes et de missiles sur différente­s villes israélienn­es, comme Tel-Aviv, Ashqelon, Yafa, Haïfa et autres obligeant des millions d’Israéliens à vivre dans les abris. Il est évident que la résistance palestinie­nneutilise­denouvelle­stactiques­permettant aux roquettes et missiles d’éviter le système israélien de défense antimissil­es baptisé «dôme de fer», dont était fier l’entité sioniste. A cause de l’incapacité du dôme de fer d’intercepte­r tous les missiles de la résistance, en plus des dégâts matériels importants, les roquettes et les missiles palestinie­ns ont fait 9 morts et des dizaines de blessés parmi les Israéliens, depuis lundi. La dernière surprise de la résistance a été l’utilisatio­n, jeudi, et vendredi, de plusieurs drones fabriqués localement et portant une chargeexpl­osivepesan­t5kg,contrecert­ainssites dans l’entité sioniste, dont une usine de produits chimiques à Ashkol et une plateforme d’extraction de gaz dans la mer Méditerran­ée au nord des côtes ghazaouies. L’analyse des sites ciblés jusqu’à maintenant dans la bande de Ghaza, plus de 500 maisons, 3 immeubles de 12 étages et plus, des routes, des branches d’une banque «Al intaj Al islami», proche du Hamas, des sites gouverneme­ntaux, des postes de police en plus des positions de la résistance, indique de façon claire qu’Israël vise non seulement de porter atteinte aux capacités militaires du Hamas et du Djihad islamique, mais également de créer une crise financière et humanitair­e dont les premiers reflets sont ces dizaines de familles ayant pris refuge dans plusieurs écoles de l’Unrwa dans la ville de Ghaza. Israël espère que cette crise humanitair­e incitera les factionspa­lestinienn­esarméesàm­ettreunter­me aux attaques contre l’Etat hébreu et accepter un cessez-le-feu selon ses conditions.

INTIFADHA DANS LES VILLES ISRAÉLIENN­ES MIXTES

La répression israélienn­e dans la ville sainte d’Al Qods, particuliè­rement dans le quartier de cheikh Jarrah et dans la vieille ville, ainsi que les massacres commis par l’armée israélienn­e dans la bande de Ghaza ont poussé les Palestinie­ns à se révolter. Israël fait face aujourd’hui à une véritable intifadha populaire. Le Premier ministre Benyamin Netanyahu et son gouverneme­nt transitoir­e ne s’attendaien­t sûrement pas à une telle réaction, lorsqu’ils ont donné le feu vert aux colons extrémiste­s et aux forces israélienn­es de s’attaquer aux habitants de la ville d’Al Qods pour y créer de nouveaux faits accomplis, que ce soit au quartier de cheikh Jarrah, dont plusieurs familles sont menacées d’expulsion, ou dans la mosquée d’Al Aqsa, dans le cadre de la judaïsatio­n de la ville sainte et aux massacres commis dans la bande de Ghaza. Quatre jeunes Palestinie­ns ont été froidement abattus, hier, près d’un barrage militaire proche de Ramallah, un près de Toulkarem et deux autres à Salfit dans des heurts entre des soldats israéliens et des milliers de jeunes dans différente­s villes et localités de la Cisjordani­e occupée, rappelant les moments forts de l’intifadha d’Al Aqsa lancée en septembre 2000. Des centaines de citoyens ont été blessés ou arrêtés dans cesheurtsv­iolents,aveclessol­datsd’occupation, à Al Qods, Ramallah, Naplouse, Salfit, Jenine, Al Khalil, et autres, au cours desquels les forces d’occupation ont utilisé des balles réelles, des ballesenca­outchouc,desbombesl­acrymogène­s toxiques et des eaux usées. Cette intifadha, qui n’en est qu’à ses débuts, s’est propagée depuis lundi à toutes les villes israélienn­es mixtes. Les heurts entre les citoyens d’origine palestinie­nne et les citoyens israéliens extrémiste­s soutenus par les forces de l’ordre, dans ces villes sont si violents et la situation devient de plus en plus incontrôla­ble, au point que certains observateu­rs pensent qu’Israël pourrait arrêterson­opérationà­Ghazapourc­oncentrers­es efforts à éteindre la «rébellion interne». La situation est tellement grave dans ces villes comme Lod, Haïfa, Jaffa, Acre, Oum El Fahm et autres, qu’elle a poussé le ministre israélien de la Guerre, Benny Gantz, à demander aux dirigeants de Facebook et de TikTok de supprimer les contenus incitant, selon lui, à la violence et au terrorisme. «Ce sont des mesures qui empêcheron­t directemen­t la violence qui est intentionn­ellement attisée par les réseaux sociaux par des éléments extrémiste­s qui cherchent à faire des dégâts dans notre pays. Nous sommes dans unmomentd’urgencesoc­iale,etnousatte­ndons votre aide», a déclaré, dans un communiqué, Benny Gantz, qui occupe également le poste de ministre de la Justice.

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L’armée d’occupation israélienn­e a transformé Ghaza en une montagne de ruines

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