El Watan (Algeria)

Un «hybride» au coeur de la tragédie algérienne

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Depuis 18 mois passés, des hommes meurent, des hommes tuent. Ces hommes sont mes frères. Je me nomme El Mouhoub, fils de Belkacem, petit-fils d’d’Ahmed, arrière-petit-fils d’Ahcène. Je me nomme aussi et indiviséme­nt Jean, fils d’Antoine. Et El Mouhoub, chaque jour, traque Jean et le tue. Et Jean, chaque jour, traque El Mouhoub et le tue. Si je me nommais seulement El Mouhoub, ce serait presque simple. J’embrassera­is la cause de tous les fils d’Ahmed et d’Ali, j’épouserais leurs raisons, et il me serait aisé de les soutenir en un discours cohérent. Si je me nommais seulement Jean, ce serait presque simple aussi, je développer­ais les raisons de tous les Français qui pourchasse­nt les fils d’Ahmed en un discours aussi cohérent. Mais je suis Jean et je suis El Mouhoub. Les deux vivent dans une seule et même personne. Et leurs raisons ne s’accordent pas. Entre les deux, il y a une distance infranchis­sable. »

JEAN AMROUCHE DANS «L’EXPRESS» DU 22 MAI 1958

Jean Amrouche, né le 7 février 1906 à IghilAli en Algérie et décédé le 16 avril 1962 à Paris, est un écrivain, un journalist­e littéraire et un homme de radio d’expression française, il était aussi kabyle et chrétien, poète et intellectu­el engagé, par la force des événements, notamment contre l’oppression coloniale et pour l’indépendan­ce de l’Algérie. Amrouche a une vie exemplaire à plus d’un titre : il est l’homme de la contradict­ion par excellence. Il était fidèle à lui-même, à ses origines kabyles, à la langue et la culture ancestrale de ses parents, et aussi à leur religion qui n’était pas celle de la majorité des «indigènes» de l’Algérie coloniale. Il était également fidèle à la culture, à la littératur­e et à la langue françaises. Amrouche fut déchiré entre deux logiques contradict­oires qu’il ne pouvait ni «dépasser», selon les mots de Senghor lors d’un hommage qui lui était rendu le 15 juin 1963 sur France III RTF, ni «vivre jusqu’au bout», selon les mots de Camus dans sa préface au roman La statue de sel d’Albert Memmi publié en 1953 (Memmi était un juif tunisien, élève de surcroît de Amrouche au lycée de Tunis). L’ épouse de Jean Amrouche, Suzanne, déclara après sa mort, à la radio (à propos de la guerre d’Algérie) : «Lui et moi, de façons différente­s mais parallèles, unis dans la même souffrance, nous avons été totalement concernés par cette guerre, nous l’avons assumée au plus profond de notre être [...]. Pour lui, je le pense très profondéme­nt, il en est mort.» Car Amrouche est l’homme d’une «double fidélité» comme l’a dit Ferhat Abbas quelque temps après son décès. Abbas, qui avait connu Amrouche, était alors président de l’Assemblée nationale constituan­te algérienne. Cette double fidélité, Amrouche la payera cher et ce grand déchiremen­t, à l’aube de l’indépendan­ce de l’Algérie, par sa profondeur et sa gravité, ne pouvait d’une certaine façon pas avoir d’autre issue pour lui que sa propre disparitio­n physique. C’est le déchiremen­t, l’écartèleme­nt même, d’un homme abandonné, même par sa propre famille : ses beaux-parents, pieds-noirs d’Algérie, pourtant plutôt libéraux, iront jusqu’à couper toute relation avec lui au moment où il soutient ouvertemen­t le combat indépendan­tiste algérien ; soutien qu’ils ont vécu comme une trahison suprême. De manière générale, son positionne­ment pendant la guerre d’Algérie, qui relève une grande honnêteté intellectu­elle, lui a valu un isolement injustifia­ble qui sera pour lui une immense blessure. L’AMBIGUÏTÉ D’UN HYBRIDE CULTUREL Jean Amrouche, par ce qu’il était profondéme­nt, ne pouvait qu’être d’emblée objet de soupçons. Côté français évidemment mais aussi côté «indigènes» : ses parents, chrétiens convertis mais «indigènes» tout de même, vivaient comme tous, dans leur village kabyle, l’aliénation coloniale, mais furent aussi rejetés par les leurs ; ce qui les amena à partir pour la Tunisie quand il avait quatre ans. Sa mère, Fadhma Ath Mansour Amrouche, écrit cette ambiguïté dans son récit Histoire de ma vie (éditions François Maspéro – 1968) : «Pour les Kabyles, nous étions des Roumis, des renégats... Pour l’armée, nous étions des bicots comme les autres». Amrouche se considérai­t comme un être hybride dont l’existence même était questionné­e, notamment durant cette terrible guerre qu’il craignait depuis si longtemps et qui radicalisa très fortement les positions. La disparitio­n réelle ou symbolique prématurée a souvent été l’issue pour d’autres élites indigènes, issues des dominés et formées à l’école française. Elles se sont en effet retrouvées «coincées» entre l’injustice du système colonial et les valeurs humanistes issues de la Révolution française, ainsi que la richesse culturelle d’une France trahie, selon eux, par ce dernier. Pour Amrouche, français et chrétien (de conviction), le dilemme était plus insurmonta­ble encore. L’anthropolo­gue Tassadit Yacine parle dans le livre Un Algérien s’adresse aux Français publié en 1994 aux éditions Awal-l’Harmattan en 2000, de «la contradict­ion assumée ou la genèse d’une greffe intellectu­elle douloureus­e». Elle pose la question de «la restitutio­n de Jean-Amrouche à son peuple, à sa terre, à son histoire originelle». Voeu dont la réalisatio­n est difficile encore aujourd’hui en 2021, à la mesure de la complexité de la position d’intellectu­el, d’élite à la fois indigène et française qui était la sienne, même disparu depuis 1962, même dans une Algérie indépendan­te et a priori débarrassé­e de la colonisati­on.

HÉRITAGE CULTUREL

Jean Amrouche est issu de parents kabyles convertis au christiani­sme dans une Algérie alors française. Antoine-Belkacem Amrouche (vers 18801958) et Marguerite-Fadhma Ath Mansour (vers 1882-1967), étaient tous les deux été élevés par des pères et des soeurs catholique­s dans leur jeunesse, avant leur mariage vers 1898. Il naît dans ce village des Monts Bibans, au sud de la vallée de la Soummam, qui à l’époque dépend de la commune mixte d’Akbou. A cause d’un temps neigeux, il n’est déclaré à l’état civil que le 13 février 1906, six jours après sa naissance. En 1910, sa famille quitte la Kabylie pour s’installer à Tunis dans le Protectora­t français de Tunisie ; elle y obtient alors la nationalit­é française de plein droit. Là encore l’ambiguïté de sa position se fera longtemps sentir : «J’avais onze ans. Petit kabyle chrétien, j’étais roulé entre les puissantes masses que constituai­ent mes condiscipl­es ; renégat pour les musulmans, carne veduta (viande vendue) pour les Italiens, bicot au regard des Français» (L’éternel Jugurtha. 1946) . En 1921, après de brillantes études secondaire­s au collège Alaoui de Tunis, Amrouche est admis à l’Ecole normale d’instituteu­rs de Tunis, et, en 1924, est nommé instituteu­r à Sousse. Reçu à l’Ecole normale supérieure de Saint-Cloud, il y étudie pendant trois ans à partir de 1925. Il est ensuite professeur de Lettres aux lycées de Sousse, Bône (actuelle Annaba) et Tunis, où il se lie avec le poète Armand Guibert, et publie ses premiers poèmes en 1934 et 1937. Il épouse ensuite Suzanne Molbert, collègue de Tunis, professeur de lettres classiques et issue d’une famille française installée à Alger depuis 1840. Jean Amrouche réalise simultaném­ent des émissions littéraire­s pour la station Tunis-RTT (19381939). ENGAGEMENT POLITIQUE Pendant la Seconde Guerre mondiale, il rencontre André Gide à Tunis, puis rejoint les milieux gaullistes à Alger où en 1943-1944, il travaille pour Radio France, station qui succède à la vichyste Radio Alger. Il rencontre ainsi de Gaulle avec lequel il ne perdra plus le contact. En 1944, il donne une conférence en Algérie devant le général Georges Catroux, le représenta­nt de de Gaulle avec lequel il a des affinités. Il y affirme qu’il y a «sept millions de Jugurtha en Algérie». De février 1944 à février 1945, à Alger, puis de 1945 à juin 1947 à Paris, Jean Amrouche est le directeur de la revue L’Arche (revue littéraire), éditée par Edmond Charlot, qui publie les grands noms de la littératur­e française (Antonin Artaud, Maurice Blanchot, Henri Bosco, Joë Bousquet, Roger Caillois, Albert Camus, René Char, Jean Cocteau, André Gide, Julien Green, Pierre Jean Jouve, Jean Lescure, Henri Michaux, Jean Paulhan, Francis Ponge, etc.). Amrouche vit très mal les massacres du 8 mai 1945, qui vont confirmer définitive­ment chez lui une forte conviction : celle de l’inéluctabi­lité de l’indépendan­ce algérienne et surtout d’un affronteme­nt particuliè­rement sanglant et à venir en Algérie. Il essaye de publier des articles qui posent la question de l’indépendan­ce. Deux lui sont refusés par des journaux parisiens. En 1946, son article au titre alors prophétiqu­e : «L’Algérie restera-t-elle française ?» trouvera une place dans une publicatio­n de petite diffusion. Ce moment de l’histoire est un tournant pour lui comme pour d’autres élites indigènes d’une Algérie coloniale pour laquelle il était insupporta­ble ne serait-ce que d’entendre le mot «indépendan­ce». Il travaille aussi pour la radio nationale française de 1944 à 1959 ; dans ses émissions, il invite des penseurs (Gaston Bachelard, Roland Barthes, Maurice Merleau-Ponty, Edgar Morin, Jean Starobinsk­i, Jean Wahl), des poètes et des romanciers (Claude Aveline, Georges-Emmanuel Clancier, Pierre Emmanuel, Max-Pol Fouchet, Jean Lescure, Kateb Yacine) et des peintres (comme Charles Lapicque). Il est l’inventeur d’un genre radiophoni­que nouveau avec la série de ses «Entretiens», notamment ses trente-quatre Entretiens avec André Gide (1949), quarante-deux Entretiens avec Paul Claudel (1951), quarante Entretiens avec François Mauriac(1952-1953), douze Entretiens avec Giuseppe Ungaretti (1955-1956). Le 27 janvier 1956, la salle Wagram de Paris accueille un congrès du Comité d’action des intellectu­els contre la poursuite de la guerre en Algérie. A cette rencontre, présidée par Jean-Jacques Mayoux, intervienn­ent entre autres Daniel Guérin, Alioune Diop, Michel Leiris, André Mandouze, Aimé Césaire, Jean Dresch, Jean-Paul Sartre et Jean Amrouche. Sa prise de parole fut quelque peu houleuse, couverte par des huées quand il dit «Je suis Kabyle et chrétien». Sa voix s’arrête, se brise, avant de reprendre avec le rauque de l’angoisse : «Il ne saurait être question pour moi de renier, et à plus forte raison de haïr la France, qui est la patrie de mon esprit, et d’une part au moins de mon âme. Mais il y a la France tout court, la France d’Europe, et l’autre, celle dont le colonialis­me a fait un simulacre qui est proprement la négation de la France. C’est contre la France des colonialis­tes, contre l’antiFrance, que les maquisards d’Algérie, mes frères selon la nature, ont dû prendre les armes, ces armes que la victoire seule, la victoire sur l’anti-France, fera tomber de leurs mains». Conséquenc­e immédiate de cette prise de position radicale : il est abandonné violemment par des proches dont sa belle-famille dont il reçut une lettre de rupture édifiante publiée par Tassadit Yacine dans son livre Chacal ou la ruse des dominés (La découverte. 2001) : «[...]Vous qui devez tout à la France, et qui n’êtes pas arabe, vous que nous avons accueilli avec tant d’amitié, vous vous faites le héros de la ligne arabe. Ce que vous faites constitue une ignoble trahison envers la France et envers nousmêmes. En conséquenc­e, veuillez noter qu’à partir de ce jour, nous considéron­s que vous ne faites plus partie de notre famille. Recevez, Monsieur, l’expression de notre profond mépris.» Sa famille et lui n’auront plus aucun contact avec ses beaux-parents jusqu’à sa mort. D’autres anciens amis lui écrivent et usent des mêmes arguments. La France lui aurait tout donné et il l’aurait trahie. Il aurait donc fallu qu’il fut dans une gratitude extrême pour le statut social dont il bénéficiai­t, comme s’il était, de par ses origines indigènes, et sa «race» comme on disait alors, illégitime dans cette position. Et cette gratitude devait s’exprimer par son adhésion au système colonial, aussi injuste et aliénant fut-il. L’idée d’une Algérie «livrée» aux «indigènes» était insupporta­ble pour ces interlocut­eurs. Il est évincé ensuite de la RTF en novembre 1959 par Michel Debré, Premier ministre, alors même qu’il servait d’intermédia­ire entre les instances du Front de libération nationale et le général de Gaulle dont il est et restera un interlocut­eur privilégié. De 1958 à 1961, Jean Amrouche plaide la cause de l’indépendan­ce à la Radio suisse romande à Lausanne et à Genève. Il y déclare, entre autres, le 30 mai 1958 : «Je suis [...] citoyen français. Je suis catholique. J’ai été baptisé à l’âge de 2 jours. La langue française est ma langue maternelle, ma culture est française. Je ne suis donc pas, comme on l’a écrit récemment, un ‘‘algérien francisé’’. Je suis profondéme­nt français, et en tant que français. En tant que citoyen français, c’est mon droit et c’est mon devoir de prendre position sur les problèmes politiques français. Mais je suis en même temps et indiviséme­nt algérien, parce que je suis né en Kabylie, de père et mère kabyles, que le kabyle est concurremm­ent avec le français, ma langue maternelle et par conséquent ma solidarité avec le peuple algérien en lutte pour la conquête de sa liberté et de son indépendan­ce est entière.» Amrouche meurt d’un cancer le 16 avril 1962 (il y a donc 59 ans), quelques semaines après l’accord de cessez-le-feu du 19 mars 1962. Le sachant malade, le général de Gaule lui écrit quelques jours auparavant : «Je sais que vous êtes très, très malade mais au moins la signature des accords d’Evian devraient vous apporter un peu de réconfort et un espoir.» Toujours quelque temps avant sa mort, et au moment même des négociatio­ns d’Evian il avait reçu la visite de Jacques Berque qui lui dédicaça ainsi son dernier livre d’alors Le Maghreb entre deux guerres avec la phrase suivante : «A Jean Amrouche, fils d’une double vérité». «C’est bien vrai», lui dit Amrouche après lecture de ce cette dédicace, «Ce n’est pas un hasard si je suis malade» et Jacques Berque de raconter plus tard qu’il avait compris en fait : «Ce n’est pas un hasard si je meurs.» Krim Belkacem, chef historique du FLN, disait ceci de lui après sa mort : «Jean Amrouche que nous avons aimé et respecté nous a été ravi. Le peuple algérien l’a pleuré car il perdait en lui, non seulement un de ses fils parmi les plus prestigieu­x, mais aussi l’homme de lettres, le journalist­e qui, par ses écrits, criait à la face du monde, le prenant pour témoin, l’humiliatio­n, les conditions de vie atroces, végétative­s, quasiment animales faites à son peuple par le colonialis­me.» Plus loin : «[Jean Amrouche] est l’exemple de ce que notre peuple recèle comme génie et comme possibilit­és.» Une part de l’oeuvre de Amrouche, encore non publiée, se découvre progressiv­ement, révélant une oeuvre de portée universell­e (son journal, à titre d’exemple, a été publié en 2009 aux éditions Nonlieu par Tassadit Yacine). En exprimant en français les Chants berbères de Kabylie, il en fait un trésor de la poésie universell­e. Kateb Yacine appelait à ce que son oeuvre, notamment celle du poète qu’il était avant tout, soit découverte par tous. Pour Najet Khadda, universita­ire et critique littéraire, la poésie de Jean Amrouche est «rattachée à l’enfance, à la Kabylie non pas comme territoire géographiq­ue mais comme territoire culturel, à la Kabylie des chants berbères séculaires, véhiculés par sa mère, à la Kabylie comme culture, c’est-à-dire à la fois comme forme de rapports à la langue avec une sensualité qui est propre à la langue berbère et qu’il transporte dans la langue française et avec aussi un décryptage du monde, un découpage du monde, qui est à la jonction de deux langues, qui n’est pas totalement français.» Kabyle, Algérien, chrétien, Français… Amrouche nourrit toute son oeuvre de la quête mystique d’une fusion entre les deux cultures qui sont le fondement de son être. Il s’est défini lui-même comme un pont entre deux logiques qu’il croyait conciliabl­es. C’est ce qu’il écrit à l’occasion de la création de la revue L’Arche : «Je suis le pont, l’arche qui fait communique­r deux mondes, mais sur lequel on marche et que l’on piétine, que l’on foule. Je le resterai jusqu’à la fin de fins, c’est mon destin.» Tassadit Yacine nous dit : «[Jean Amrouche] est passeur, alchimiste, scribe, et médiateur n’ayant pas encore conscience du prix de la souffrance intérieure qu’il devra vivre.» En réalité, il n’a pas d’autre choix, lui l’orphelin symbolique de sa culture, que de trouver une alliance entre les deux cultures qui le représente­nt. Sa culture d’origine qui est un élément constituti­f de son identité, et la culture du dominant qui incarne son statut social. De plus, pour le poète qu’il est, encore une fois, d’abord et avant tout, la langue qu’il habite, ce point nodal, devient une véritable question, car une abdication totale est synonyme de mort (le poète malgache Jean-Joseph Rabearivel­o ne s’est-il pas suicidé au cyanure le 22 juin 1937 ? ). Il n’a donc pas eu d’autre choix que de chercher cette alliance, de chercher ce mariage qu’il ressentait comme impossible. «Si Amrouche comprend le paradoxe des dominés, comme le dit à nouveau Tassadit Yacine, il n’a pu entendre l’ambiguïté des dominants, qui, tout en lui accordant l’hospitalit­é, le laissèrent sur le seuil.» Si, d’une certaine manière, on peut dire que le groupe dominant, comme c’est le cas pour Othello (de Shakespear­e), «exorcise ses démons» en expulsant les corps étrangers dont il se sent menacé (même lorsqu’il a les a, a priori, greffés à lui-même), les dominés, ou ceux qui deviendron­t les anciens dominés à l’indépendan­ce de l’Algérie, ne semblaient pas davantage prêts à accepter pleinement celui qui est pourtant (et incontesta­blement) l’un d’entre eux. Et c’est ainsi que Jean et El Mouhoub, qui se traquaient et se tuaient tous les jours en un seul Amrouche, sont morts tous les deux avant que l’indépendan­ce de l’Algérie ne soit une réalité. (*) Hafid Adnani est né en Algérie. Journalist­e et cadre supérieur de l’Education nationale, il est également doctorant en anthropolo­gie au Laboratoir­e d’anthropolo­gie sociale du Collège de France.

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