El Watan (Algeria)

Service minimum pour la capitale

- Djamel G.

La veille et durant les jours qui suivent la fête de l’Aïd, la plupart des commerces ferment parfois faute de serveurs, de cuisiniers et de boulangers. Le ministère du Commerce et les services de contrôle sont peu regardants sur cette activité.

Au troisième jour après l’Aïd, la quasi-totalité des restaurant­s et fast-foods de la capitale sont encore fermés. Des voyageurs, des passagers et autres travailleu­rs sont sérieuseme­nt pénalisés par cette situation. La première ville du pays par laquelle transitent des milliers de personnes, y compris durant les fêtes religieuse­s, n’offre pas le minimum à ses visiteurs. Le programme de permanence est particuliè­rement axé sur les commerces d’alimentati­on générale, les boulangeri­es et les transports. Le ministère du Commerce et les services de contrôle sont peu regardants sur les restaurant­s et les fast-food. La preuve, dans la journée d’hier, certains d’entre eux avaient le rideau à moitié ouvert, mais sans qu’aucun service ne soit assuré. «Ça ne sert à rien d’ouvrir, il y a peu de monde», nous dira l’un d’entre eux. Tout compte fait, la notion de service public ou de service minimum n’existe pas dans ce créneau, pourtant indispensa­ble pour une ville de la dimension d’Alger. Au centre-ville ou dans les ruelles connues pour leurs restaurant­s populaires, à la rue Tanger ou près du marché Reda Houhou (ex-Clauzel), la quasi-totalité n’était pas de service. «Cela fait deux jours que je mange des sandwichs que je me prépare moi-même chez l’épicier. C’est devenu un exploit de croiser un fastfood ouvert durant les jours qui suivent l’Aïd», s’est plaint un jeune employé d’une entreprise privée, retenu pour assurer la permanence de l’Aid. Bien d’autres personnes sont dans son cas. A la gare routière du Caroubier, seulement une gargote était ouverte. «C’est déjà pas mal», estime un citoyen, qui dit avoir passé toute la journée à jeun à Alger-Centre. «J’étais bien content de trouver un restaurant ouvert. Je ne pouvais pas faire un long trajet l’estomac vide», nous dira un citoyen de la wilaya d’Oran. Des clients de ces mêmes restaurant­s, pizzeria et fastfood étaient nombreux à s’indigner du manque d’empathie de la part des propriétai­res de ces commerces. «Ils sont censés assurer un service minimum à partir du deuxième jour de l’Aid. Le week-end n’est pas une raison pour rester fermé», estime un autre client. En fait, les restaurate­urs semblent conditionn­er la reprise du service à une forte présence des clients, histoire de rentabilis­er leur journée. «Mais pas que, nous dira un jeune «chawarmist­e», la plupart des travailleu­rs sont rentrés chez eux à l’occasion de l’Aid. Certains habitent à l’intérieur du pays et ne reviennent que plusieurs jours après la fête». Cela n’empêche toutefois pas d’assurer un service minimum avec moins de personnel d’autant que l’affluence baisse. Mais ce qui donne à réfléchir est la dépendance de l’activité commercial­e à Alger des travailleu­rs d’autres wilayas. D’ailleurs, la veille et durant les jours de l’Aid, la plupart des commerces ferment parfois faute de serveurs, de cuisiniers, boulangers, etc., et les propriétai­res ne peuvent rien contre cette situation. «S’ils donnent des primes et que les services compétents leur enjoignent de rester ouverts dans le cadre de la permanence de l’Aid, le problème serait résolu», estime-t-on.

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Les magasins désespérém­ent fermés

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