La fête de l’Aïd gâchée à Bordj Bou Arréridj
Revoilà la pénurie qui refait surface avec l’avènement de la fête de l’Aid El Fitr, pour se juxtaposer sur la hausse des prix durant le mois de Ramadhan, où les citoyens, déplumés par des pseudocommerçants peu scrupuleux, appâtés par le gain rapide et sans tenir compte du pouvoir d’achat des ménages de faibles bourses, ont dû casser la tirelire pour subvenir à leurs besoins, en achetant chers les produits de large consommation, notamment la mercuriale qui a atteint ses pics. Certains jettent l’opprobre sur les intermédiaires qui fixent les prix comme bon leur semble, d’autres aux producteurs eux-mêmes. «Séduit par les bas prix affichés à la télévision par un producteur de pomme de terre, j’ai décidé de ne pas rater l’occasion et me déplacer sur des centaines de kilomètres. Une fois arrivé, après un long trajet, ma déception était grande en découvrant la réalité des prix, qui n’étaient pas loin de ceux affichés par les détaillants sur les étals. Comme je ne voulais pas rentrer bredouille, je me suis résolu à acquérir une petite quantité au prix fort. Donc, on achète cher et on vend cher», nous dit un marchand de fruits et légumes, dépité. Sinon, ce qui gâche la fête, c’est la pénurie qui touche le lait, le pain, sans parler du transport qui font nettement défaut pendant les fêtes.
De quoi contraindre les citoyens à se lancer dans un marathon interminable à la recherche d’une boulangerie, d’une épicerie et d’un moyen de transport pour se déplacer, et à défaut, se rabattre sur un clandestin, souvent au prix fort. D’aucuns, convaincus, tolèrent la pénurie et se rendent à l’évidence que les boulangers, les épiciers et les transporteurs, eux aussi, ont besoin de prendre un repos parmi les leurs.
Mais qui prétend pouvoir convaincre un gamin que la pénurie est due à la fermeture de la laiterie et que dès que celle-ci reprendra ses activités après l’Aïd, elle distribuera le lait que l’on achètera dans les commerces ?