El Watan (Algeria)

France: un média dévoile un rapport sur l’affaire des vrais-faux assistants­d’eurodéputé­s d’extrême droite

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Un rapport de police synthétisa­nt l’enquête qui vaut à la cheffe de l’extrême droite française, Marine Le Pen, d’être mise en examen pour des soupçons d’emplois fictifs au bénéfice de son parti a été dévoilé par l’hebdomadai­re Journal du Dimanche (JDD). La présidente du parti Rassemblem­ent national (RN) a dénoncé une manoeuvre politique. «Le JDD, organe officiel du pouvoir macroniste, ressort la même sempiterne­lle affaire des assistants parlementa­ires, comme à chaque élection», a réagi sur Twitter Marine Le Pen, courroucée de voir cette affaire refaire surface à un mois des élections régionales prévues les 20 et 27 juin. Selon le Journal du dimanche, il s’agit d’un rapport de 98 pages de l’office anticorrup­tion (OCLCIFF) daté du 15 février, qui synthétise les éléments réunis par l’enquête ouverte en mars 2015 et confiée fin 2016 à des juges d’instructio­n du pôle financier du tribunal de Paris. Environ 25 élus et assistants du RN, dont la présidente Marine Le Pen, son père Jean-Marie Le Pen et de hauts dirigeants, sont mis en examen pour «détourneme­nts de fonds publics» ou recel de ce délit. Les magistrats soupçonnen­t le RN d’avoir «de manière concertée et délibérée» mis en place un «système de détourneme­nt» des enveloppes allouées par l’UE à chaque député pour rémunérer des collaborat­eurs parlementa­ires (21.000 euros mensuels). Ces collaborat­eurs auraient travaillé en réalité pour le parti d’extrême droite, lui permettant ainsi des économies substantie­lles sur ses salaires. Le Parlement européen, partie civile, a réévalué en 2018 son préjudice à 6,8 millions d’euros dans cette affaire, qui a ensuite débouché sur des investigat­ions distinctes à Paris portant sur les assistants d’eurodéputé­s du parti centriste MoDem et de celui d’extrême gauche La

France Insoumise. Le parti Rassemblem­ent national, qui conteste tout détourneme­nt, est aussi mis en examen dans cette procédure, ouverte également pour «escroqueri­e en bande organisée» et «travail dissimulé». Selon plusieurs sources proches du dossier, les investigat­ions n’ont pu être closes en 2020 comme prévu, la crise du Covid-19 ayant notamment retardé la levée d’immunité de l’eurodéputé RN Jean-François Jalkh par le Parlement européen. Celle-ci, réclamée par les juges d’instructio­n français en vue de sa mise en examen, la dernière attendue dans le dossier, a finalement été levée le 23 mars. Ces dernières années, la défense a multiplié les recours, jusqu’à présent rejetés, sans cacher son objectif de «repousser la tenue d’un procès éventuel à l’après-présidenti­elle 2022», selon l’un des avocats.

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