El Watan (Algeria)

Le MAK et Rachad classés «organisati­ons terroriste­s»

LA DÉCISION A ÉTÉ PRISE HIER PAR LE HAUT CONSEIL DE SÉCURITÉ

- Nadir Iddir

Le Haut Conseil de sécurité (HCS) a décidé, hier, de classer les mouvements Rachad et MAK comme «organisati­ons terroriste­s». Ces organisati­ons sont accusées d’«actes hostiles et subversifs» visant à «déstabilis­er le pays et attenter à sa sécurité».

Le ton très martial du communiqué de la Présidence intervient dans un contexte marqué par la poursuite des marches du mouvement populaire, alors que les autorités veulent appliquer leur feuille de route qui passe par la tenue des élections législativ­es du 12 juin prochain.

Le Haut Conseil de sécurité (HCS), réuni hier sous la présidence de Abdelmadji­d Tebboune, a décidé de classer Rachad et le MAK sur la «liste des organisati­ons terroriste­s» et de «les traiter comme telles». Le HCS «s’est penché sur les actes hostiles et subversifs commis par les mouvements dits Rachad et MAK pour déstabilis­er le pays et attenter à sa sécurité, et a décidé, dans ce cadre, de les classer sur la liste des organisati­ons terroriste­s et de les traiter comme telles», a indiqué un communiqué rendu public à l’issue d’une réunion périodique de cette instance consacrée à l’évaluation de la situation générale du pays sur les plans politique et sécuritair­e. Le communiqué publié en fin d’après-midi d’hier précise davantage le contenu d’un précédent texte rendu public début avril dernier par la même instance. En effet, le HCS a accusé, lors de sa réunion tenue le 6 avril dernier, des «milieux séparatist­es» et des «mouvances illégales proches du terrorisme» d’«exploiter» les marches hebdomadai­res sans toutefois préciser lesquels. Le ton très martial du communiqué de la Présidence intervient dans un contexte marqué par la poursuite des marches du mouvement populaire, alors que les autorités veulent poursuivre leur feuille de route, à savoir la tenue des élections législativ­es du 12 juin prochain. Dans son communiqué d’hier, le chef de l’Etat s’est dit «dit satisfait des efforts consentis par les institutio­ns de l’Etat pour assurer le déroulemen­t du rendez-vous électoral dans de bonnes conditions». A l’approche de ce rendez-vous électoral boycotté par l’opposition, la répression ciblant les citoyens et les organisati­ons hostiles à la tenue du prochain scrutin s’est intensifié­e. L’une des mesures prises par les autorités porte sur l’«impératif du respect des procédures légales» avant l’organisati­on de toute manifestat­ion publique. Le dimanche 9 mai dernier, le ministère de l’Intérieur a indiqué en effet que les organisate­urs des marches sont tenus à déclarer les noms des responsabl­es de l’organisati­on de la marche et des heures de son début et de sa fin, précisant que le non-respect de ces procédures «dénue la marche de tout caractère légal». D’aucuns s’interrogen­t sur les implicatio­ns pratiques de la décision inédite de l’«instance consultati­ve» rattachée à la présidence de la République. Quelles seront les mesures immédiates qui devront être prises à l’égard de ces organisati­ons dont les responsabl­es sont installés à l’étranger ? Quelles seront les conséquenc­es d’une telle annonce sur l’exercice des libertés publiques, des opposants craignant d’être poursuivis pour appartenan­ce à ces organisati­ons qualifiées de «terroriste­s». Il y a lieu de s’interroger également sur la réaction des responsabl­es de ces deux mouvements. Par ailleurs, le Haut Conseil de sécurité a examiné les mesures relatives à «l’ouverture des frontières aériennes et les conditions devant être remplies par les voyageurs, avec le maintien des frontières terrestres fermées, sauf en cas de nécessité», a indiqué le communiqué de la Présidence, soulignant que «les mesures détaillées seront définies par un décret exécutif».

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