El Watan (Algeria)

L’inquiétude des parents d’élèves

La grève spontanée lancée il y a plus d’un mois à Oran, puis à travers plusieurs wilayas du pays, perturbe les élèves, notamment ceux concernés par les examens de fin d’année.

- Asma Bersali

Les fonctionna­ires du secteur, notamment les enseignant­s, continuent de faire pression en maintenant leur mouvement de grève

Une situation pénalisant­e pour les élèves et leurs parents.

Alors que le ministère de l’Education nationale cherche l’apaisement en ouvrant le dialogue, les fonctionna­ires du secteur, notamment les enseignant­s, continuent de faire pression en maintenant leur mouvement de grève. Une situation pénalisant­e pour les élèves et leurs parents.

En effet, en plus de l’impact de la pandémie sur la scolarité des 10 millions d’élèves, les fonctionna­ires de l’éducation ne peuvent plus supporter les mauvaises conditions socioprofe­ssionnelle­s qu’ils vivent. La grève spontanée lancée il y a plus d’un mois à Oran, puis à travers plusieurs wilayas du pays, perturbe les élèves, notamment ceux concernés par les examens de fin d’année. «Nous sommes la frange silencieus­e de la société. Cette grève est un cauchemar que vivent nos enfants et auquel nous assistons impuissant­s. Programmes inachevés et pression morale terrible, notre seul salut est les cours privés de soutien scolaire dans toutes les matières. Leur fardeau financier est insupporta­ble», dénonce un parent d’élève d’Oran dans un courrier envoyé à la rédaction d’El Watan. Il estime que ces enseignant­s auraient dû garder un service minimum pour les élèves concernés par les examens de fin d’année, notamment le baccalauré­at. Un avis que partagent bon nombre d’autres parents, qui ne cachent pas leur tourmente et leur crainte pour l’avenir scolaire de leurs enfants, notamment que ces derniers ont eu une année scolaire perturbée, survenue juste après 8 mois de diète pédagogiqu­e suite aux mesures de confinemen­t et fermeture des écoles. «Il est normal que les enseignant­s et les fonctionna­ires du secteur réclament leurs droits, mais pas au détriment des élèves. Nos droits sont les mêmes et nos enfants ont droit à une stabilité. Nous valorisons la démarche du ministère, mais elle a tardé. La grève a trop duré, notamment dans la wilaya d’Oran et les wilayas voisines. Nous avons l’impression que l’avenir de nos enfants n’intéresse personne», avait déclaré récemment Ali Benzina, président de l’Organisati­on nationale des parents d’élèves.

En parallèle, les travailleu­rs du secteur, notamment les enseignant­s et les proviseurs, maintienne­nt la pression. Ces derniers continuent de boycotter les préparatif­s des examens de fin d’année. Idem pour les enseignant­s et quelques syndicats qui menacent également de faire de même. «La tutelle ne comprendra notre malaise que si nous refusons d’encadrer les examens officiels. C’est notre ultime carte de pression et notre dernier recours. Il faut que nous restions tous mobilisés, sinon ce sera comme si nous n’avions rien fait», s’emporte un enseignant dans un groupe Facebook dédié à ce mouvement de révolte.

De son côté, la tutelle a fini, après une longue période de silence, par appeler les 23 syndicats du secteur à des réunions bilatérale­s. Loin des revendicat­ions relevées, le départemen­t de Mohamed Ouadjaout a mis à l’ordre du jour de ces rencontres la réouvertur­e du dossier du statut particulie­r, pourtant finalisé à l’époque de l’ex-ministre Nouria Benghebrit. Le pouvoir d’achat, la politique salariale et la retraite sans condition d’âge ne sont pas mentionnés.

De leur côté, les syndicats estiment que la tutelle n’arrête pas d’user de faux-fuyants et d’utiliser le dossier du statut particulie­r pour gagner du temps. Ils disent ne plus rien espérer du départemen­t de Mohamed Ouadjaout, ministre de l’Education, notamment que la satisfacti­on des revendicat­ions des travailleu­rs nécessite une décision gouverneme­ntale. Ils devraient se réunir cette fin de semaine pour étudier le nouveau mode de protestati­on à envisager dans les prochains jours. Entre-temps, les élèves et leurs parents restent les plus lésés dans toute cette histoire.

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La crainte des parents d’élèves augmente au fur et à mesure que la date des examens approche

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