La chambre d’accusation confirme les décisions contre Boudour, Chouicha et Loukil
La chambre d’accusation de la cour d’Oran a confirmé, hier, dans toutes ses dispositions, l’ordonnance du juge d’instruction dans l’affaire des journalistes Saïd Boudour, Djamila Loukil et du président du bureau d’Oran de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH), Kaddour Chouicha, ont annoncé les avocats de la défense. La chambre d’accusation a confirmé la mesure du contrôle judiciaire prononcée contre Saïd Bouddour et aussi la liberté provisoire pour Djamila Loukil et Kaddour Chouicha.
«C’est une demi-joie, car il y a des prévenus en grève de la faim et en détention dans le même dossier. Le scénario construit n’est fait que de supputations», a réagi Kaddour Chouicha via son compte Facebook. L’affaire comprend également 12 autres militants impliqués dans le hirak contre lesquels la chambre d’accusation a aussi confirmé les décisions prononcées par le juge d’instruction. Auparavant, le collectif des avocats de la défense s’est retiré de l’audience de la chambre d’accusation d’Oran «pour ne avoir eu accès au dossier, conformément à l’article 182 alinéa 3 du code de procédure pénale», a précisé le Comité national pour la libération des détenus (CNLD).
Le procureur général d’Oran avait inculpé Saïd Boudour, Kaddour Chouicha et Djamila Loukil de charges plus lourdes, allant de l’«adhésion à une organisation destructive activant à l’intérieur et à l’extérieur du pays» au «complot contre la sécurité de l’Etat», en passant par l’«atteinte à l’unité du territoire national».
A la veille de l’audience, l’ONG Amnesty International a appelé les autorités à «abandonner les fausses accusations» portées contre les défenseurs des droits humains Kaddour Chouicha, Djamila Loukil et Saïd Boudour. Elle a ajouté qu’ils sont membres de la LADDH et «nient toute affiliation à Rachad». «Nous sommes profondément préoccupés par cette affaire contre de courageux défenseurs des droits humains. Il s’agit d’une nouvelle tendance inquiétante des autorités algériennes utilisant la législation liée au terrorisme pour réprimer les droits à la liberté de réunion et d’expression pacifiques avant les élections prévues en juin. Ces accusations ne sont qu’un écran de fumée pour réduire au silence la voix de ces défenseurs des droits humains et réprimer leur militantisme», a déclaré Amna Guellali, directrice adjointe d’Amnesty International pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord. «Nous exhortons les autorités algériennes à mettre fin à ces procès contre les défenseurs des droits humains, les militants du hirak et garantir les droits à la liberté d’expression et de réunion pacifiques à la veille des élections législatives de juin», a-t-elle plaidé.