Canada : une générale va diriger la campagne de vaccination
La générale Krista Brodie va coordonner la campagne de vaccination contre la Covid-19 au Canada, en remplacement du général Dany Fortin, qui a été écarté en raison d’une enquête militaire le visant, a annoncé lundi l’agence de santé publique. La brigadièregénérale Brodie a déjà servi en Croatie, en Bosnie ou en Afghanistan. Cette spécialiste de logistique a également participé à la coordination de la vaccination au sein de l’équipe dirigée par son prédécesseur, dans le cadre d’un partenariat entre l’armée et la santé publique mis en place en novembre dernier. Cette nomination intervient trois jours après l’annonce de la mise à l’écart du général Dany Fortin de son poste de coordinateur «en attendant les résultats d’une enquête militaire», selon le ministère de la Défense. Plusieurs médias ont rapporté que cette enquête portait sur des allégations d’inconduite sexuelle datant de plusieurs années, que l’intéressé a fermement démenties. Le départ du général Fortin, militaire respecté qui a notamment dirigé la mission de l’OTAN en Irak, est un nouveau coup dur pour l’armée canadienne. Cette dernière est secouée depuis plusieurs mois par une série d’enquêtes sur des hauts-gradés soupçonnés d’inconduite sexuelle, parmi lesquels l’ancien chef d’état-major de la défense, le général à la retraite
Jonathan Vance. M. Vance avait pris sa retraite en début d’année avant que ces allégations, qu’il nie, soient rendues publiques. Son successeur, l’amiral Art McDonald, a lui aussi quitté ses fonctions quelques semaines après sa nomination, après l’ouverture d’une enquête sur des accusations similaires. Fin avril, le ministre de la Défense Harjit Sajjan a chargé Louise Arbour, une ancienne procureure du Tribunal pénal international (TPI), de mener une enquête indépendante sur la gestion des cas de harcèlement sexuel au sein de l’armée.
La Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) a de nouveau condamné mardi la Turquie pour avoir violé les droits humains de deux journalistes placés en détention provisoire après avoir publié des courriers électroniques d’un ministre diffusés sur le site Wikileaks. «La mise en détention provisoire des voix critiques crée des effets négatifs multiples, aussi bien pour la personne mise en détention que pour la société tout entière», souligne la la cour, instance judiciaire du Conseil de l’Europe. «Infliger une mesure conduisant à la privation de liberté, comme ce fut le cas en l’espèce, produit immanquablement un effet dissuasif sur la liberté d’expression en intimidant la société civile et en réduisant les voix divergentes au silence», insiste-t-elle. Les deux journalistes, Tunca Ilker Ögreten et Mahir Kanaat, connus pour leurs points de vue critiques à l’égard des politiques du gouvernement turc, ont été détenus de décembre 2016 à décembre 2017 «pour appartenance à une organisation terroristes armée». Les autorités turques leur reprochaient «d’avoir téléchargé les courriels électroniques du ministre concerné», Berat Albayrak, qui était le gendre du président turc. Ces courriels personnels, qui avaient été piratés en 2016 par un groupe dénommé «RedHack» ont ensuite été publiés sur le site Wikileaks. A l’unanimité les juges de la CEDH ont considéré que la Turquie avait violé à la fois le «droit à la liberté et à la sûreté» des deux journalistes dont la détention «n’était pas fondée sur des raisons plausibles de les soupçonner d’avoir commis une infraction» et leur liberté d’expression, dont ils ont été privés «en raison de leurs activités journalistiques». En outre, la cour condamne la Turquie pour avoir privé les requérants et leurs avocats «d’accès au dossier sans justification valable». Ankara est condamné à verser 5750 euros à l’un des journalistes pour dommage matériel, 14 000 euros à chacun pour dommage moral et 2250 euros à chacun également pour frais et dépens.