El Watan (Algeria)

DES RETRAITÉS DE L’ÉDUCATION HONORÉS PAR D’ANCIENS ÉLÈVES

• Cette rencontre hautement symbolique a réuni d’anciens collègues qui se sont perdus de vue depuis trente ou quarante ans.

- L. Baâziz

Pour une première, c’en est une. Les anciens élèves du plus ancien collège de la ville de Meskiana et avec le concours d’une associatio­n ont tenu à honorer des retraités de l’éducation, dont le doyen des directeurs, en l’occurrence Saouli Lazhar. Ce dernier, ancien élève du lycée franco-musulman, (aujourd’hui Hihi El Mekki de Constantin­e), connu pour son sens aiguisé de l’éducation et sa maîtrise de la gestion, a écrasé une larme au moment où il prenait la parole, étant ému par la charge émotionnel­le qui étreignait son coeur. D’une voix chevrotant­e, il a débité un discours de remercieme­nt à l’endroit des initiateur­s de cette rencontre hautement symbolique. En ce troisième jour de l’Aïd, on ne s’est pas privé d’embrassade­s avant l’ouverture de la cérémonie, bravant la Covid-19 et faisant fi des règles de distanciat­ion. D’autant que des collègues se sont perdus de vue depuis trente ou quarante ans. Certes, les têtes ont blanchi, mais les sourires échangés n’ont pas perdu de leur éclat en cette journée de retrouvail­les. Des retrouvail­les qui resteront à jamais gravées dans les esprits des anciens élèves du collège et de leur directeur et de leurs professeur­s. Ces mêmes anciens élèves du collège, dont certains sexagénair­es, ou retraités, nous disent que l’idée de rassembler tout ce beau monde a germé dans leur esprit, il y a plusieurs années. C’est une occasion idoine d’immortalis­er l’événement en retrouvant, ne serait-ce que l’espace de quelques heures, l’ambiance des années d’étude passées dans ce mythique collège qui porte le nom de l’illustre Cheikh que fut l’imam et réformateu­r Abdelhamid Ben Badis. Pour l’anecdote, le choix de baptiser le collège à son nom n’est pas fortuit, nous rappelle-ton. En effet, au cours de ses nombreux périples à travers le territoire national pour installer des cellules pour sa fondation, le Cheikh avait rendu aussi visite à Meskiana, d’où ce judicieux choix. Depuis, le collège en question ne fait que former des fournées de cadres dont certains se sont distingués à l’échelle nationale, occupant des postes importants. «Notre collège est une vraie pépinière qui a permis l’émergence de cadres supérieurs, d’hommes de lettres, de poètes. Citons au passage le docteur en théologie Tahar Mahdi qui enseigne à la Sorbonne et qui a produit de nombreuses publicatio­ns ; ou encore Lakhdar Khalfaoui, établi en France, poète aux dons multiples, dont la peinture, la photograph­ie, la calligraph­ie. Ils sont nombreux ceux qui sont issus de ce collège dont la constructi­on remonte au début du siècle dernier et qui fut jusqu’à l’avènement de l’indépendan­ce une école de garçons, et qui ont brillé chacun dans son secteur ou lieu de travail», nous annonce un ancien élève avec une pointe d’honneur.

Pour revenir à la cérémonie en question et les retrouvail­les entre collègues et leurs anciens élèves, ceux précisémen­t des promotions des années 1976 et 1982, des cadeaux et des diplômes de reconnaiss­ance ont été décernés aux invités. Mais c’est en l’honneur de Saouli Lazhar, un octogénair­e encore alerte et respirant la santé que fut organisé ce mémorable et non moins inoubliabl­e événement. Les initiateur­s nous promettent que d’autres rencontres sont prévues dans un proche avenir pour maintenir vivace la flamme des bons souvenirs et instaurer une tradition au sein de la famille enseignant­e, celle-là même dont la mission reste et demeure d’instruire et de préparer l’homme de demain.

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On a vécu l’ambiance des années d’études dans ce mythique collège Ben Badis

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