L’ESPAGNE AVERTIT LE MAROC QUE SA POSITION SUR LE SAHARA OCCIDENTAL NE CHANGERA PAS
L’Espagne a averti hier le Maroc que sa position ne changera pas sur le Sahara occidental, ex-colonie espagnole revendiquée à la fois par Rabat et les indépendantistes du Front Polisario, alors qu’une crise diplomatique entre les deux pays s’est envenimée avec une vague migratoire inédite à Ceuta.
«L’Espagne est toujours fermement attachée à une solution politique, une solution politique qui doit être trouvée dans le cadre des Nations unies», a déclaré la ministre espagnole des Affaires étrangères, Arancha Gonzalez Laya, sur les ondes de la radio publique espagnole. «C’est la position espagnole (...), cette position ne peut changer, parce que l’Espagne est un pays respectueux de la légalité internationale», a-t-elle ajouté. Territoire désertique situé au nord de la Mauritanie, le Sahara occidental est contrôlé de fait en grande partie par Rabat et considéré comme un «territoire non autonome» par l’ONU, en l’absence d’un règlement définitif.
Soutenu par l’Algérie, le Front Polisario réclame l’organisation d’un référendum d’autodétermination prévu par l’ONU, mais constamment reporté depuis la signature, en 1991, d’un cessezle-feu après 16 années de conflit. Le Maroc propose pour sa part une autonomie sous sa souveraineté. En décembre, les Etats-Unis, alors encore dirigés par Donald Trump, ont reconnu la souveraineté de Rabat sur ce territoire en contrepartie de la mise en place de relations diplomatiques entre le Maroc et Israël, une initiative que la ministre espagnole n’a pas souhaité commenter. L’épineuse question du Sahara occidental empoisonne les relations entre Madrid et Rabat depuis l’annonce de l’accueil en Espagne du chef du Front Polisario, Brahim Ghali, hospitalisé depuis avril dans le pays pour y être soigné de la Covid-19.