El Watan (Algeria)

LA POLICE CHARGE VIOLEMMENT LES MANIFESTAN­TS

- Amar Fedjkhi

Une violente réaction a été opposée hier à la marche du mouvement populaire du 22 Février au chef-lieu de wilaya de Bouira. En effet, la police a violemment réprimé, et ce, pour le deuxième vendredi consécutif, la marche hebdomadai­re du hirak. Les forces de sécurité déployées en nombre ont quadrillé, dès les premières heures de la matinée, les principaux quartiers, déployant ainsi un dispositif spécial devant la mosquée Ben Badis du centre-ville et de la place des Martyrs, points de départ de la marche, et opéré de nombreuses arrestatio­ns parmi les manifestan­ts. Avant même le début de la marche et l’arrivée des manifestan­ts, les policiers étaient partout, jusque dans les cafés. Selon des informatio­ns recoupées de diverses sources, pas moins d’une centaine de personnes ont été interpellé­es et conduites au commissari­at central. Le recours à l’usage de la matraque et aux tirs de bombes lacrymogèn­es continue de susciter des questionne­ments, d’autant plus que les manifestat­ions organisées depuis le début du hirak se sont déroulées dans le calme et sans incident. Ce mode opératoire risque de générer des situations difficiles. Pour rappel, six citoyens ont perdu l’usage d’un oeil lors de violents affronteme­nts survenus le jour de l’élection présidenti­elle, le 12 décembre 2019. Aux cris de «Silmiya Silmiya !» (Pacifique, pacifique), des policiers ont répliqué avec la matraque. Les premiers rassemblem­ents ont été vite dispersés par les agents de l’ordre.

Hier, le dispositif sécuritair­e a été renforcé par d’autres unités d’interventi­on, dont la Brigade de recherche et d’interventi­on (BRI) et celle de recherche et de banditisme (BRB). Il faut préciser que des tentatives de confiner des marcheurs arrivés depuis les communes rurales, à hauteur de l’ancienne gare routière de la ville et au carrefour de Haizer, se sont avérées vaines. .

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