Les candidats entrent en campagne
● Cette campagne électorale intervient dans un contexte marqué par des tensions politiques.
La campagne pour les élections législatives du 12 juin a débuté avant-hier, sur fond d’une crise politique et économique, aggravée par la crise sanitaire. Près de 1500 listes, dont plus de la moitié s’affichant comme indépendantes, sont en lice pour ce scrutin, rejeté par l’opposition et le hirak.
A Alger, le secrétaire général du RND, Tayeb Zitouni, a appelé ses candidats à adopter un discours politique «clair et franc, loin des fausses promesses». «Le RND va prendre un nouveau départ et vaincra grâce aux efforts déployés», a-t-il souligné, cité par l’APS, mettant en garde contre les «tentatives de certains partis de ternir l’image du parti, comme à l’accoutumée». Lors d’un meeting animé dans la salle multisports de La Casbah, la présidente du parti TAJ, Fatima Zohra Zerouati, a affirmé que le programme électoral de sa formation reposait sur «la construction de l’homme, sa valorisation et la restitution de sa confiance» dans l’action politique et dans les institutions qui le représentent. Elle a relevé que son parti «est conscient de la difficulté de cette phase par laquelle passe l’Algérie du point de vue politique, mais également des menaces qui guettent notre pays».
Pour sa part, le secrétaire général du FLN, Abou El Fadhl Baadji, a qualifié ce scrutin de «tournant décisif», notant que son parti «veille à mener à bien les législatives et y participer avec la volonté de gagner», comptant sur «la confiance du peuple». A Mascara, le président du Front de la nouvelle Algérie, Djamel Ben Abdeslam, a expliqué que la participation de son parti à ces élections traduit le souci de sa formation de contribuer à l’édification de la «nouvelle Algérie et à la préservation de sa stabilité». A Biskra, le président du mouvement El Bina, Abdelkader Bengrina, a plaidé, quant à lui, pour une «concurrence loyale» et pour le «renforcement du front interne» et «la préservation de la cohésion sociale». Il a affirmé que son parti aspire au changement qui permettra au citoyen de «recouvrer sa dignité». A Ouargla, le président du MSP, Abderrezak Makri, s’est engagé à lancer «un large débat avec toute la classe politique en Algérie» et à proposer «un contrat social impliquant toutes les franges de la société algérienne», faisant part de sa volonté de «former un gouvernement d’unité nationale ouvert à l’ensemble des forces politiques». A Aïn Defla, le président du parti El Islah, Filali Ghouini, a estimé que «l’importance de ce rendez-vous réside dans le fait qu’il intervient dans un contexte marqué par la lutte acharnée contre l’argent sale, notamment lors des joutes électorales». D’après lui, les futurs députés «se doivent d’incarner l’Etat de droit et s’opposer à toute pratique à même d’affecter la crédibilité des institutions de la République». Pour sa part, le président du parti El Fadjr El Jadid, Tahar Benbaibeche, s’est dit «convaincu» que la future APN qui sortira des urnes contribuera à «renforcer la confiance» des citoyens en leurs élus. Le président du Front El Moustakbal, Abdelaziz Belaïd, s’est dit «optimiste» quant à la réussite du prochain rendez-vous électoral, soutenant que le succès du scrutin du 12 juin permettra à l’Algérie de se doter d’une institution avec un «vrai» pouvoir législatif, nécessaire au fonctionnement de l’Etat. Le président par intérim du Parti de la liberté et de la justice (PLJ), Djamel Ben Ziadi, a soutenu, pour sa part, que «le changement réel escompté par le parti ne consiste pas seulement à modifier les lois, mais doit aussi inclure un changement dans les pratiques». Il a souligné, à ce titre, la nécessité de s’éloigner des «pratiques du passé», plaidant pour la constitution d’un «front interne fort et cohérent» qui doit passer, à ses yeux, par «un changement politique pacifique et radical».