El Watan (Algeria)

Une deuxième affaire programmée contre Atmane Mazouz

- Nordine Douici

L’ex-député du RCD, Atmane Mazouz, a indiqué, hier, sur les réseaux sociaux, que le tribunal de Chlef a programmé un procès le concernant pour le 20 mai sans qu’il en soit informé. «Je viens d’apprendre par l’intermédia­ire d’une avocate que le tribunal de Chlef a programmé en audience une affaire me concernant devant le juge pour le 20 mai passé sans que j’y sois ni convoqué ni informé. S’agit-il d’une volonté de me condamner par défaut ?!» a-t-il écrit. Dimanche déjà, celui-ci, convoqué par la justice pour des publicatio­ns sur les réseaux sociaux, s’est présenté devant le juge d’instructio­n près le tribunal de Sidi Aïch, à 40 km de Béjaïa, pour être entendu sur deux chefs d’accusation. Selon l’avocat Djamel Benyoub, M. Mazouz est poursuivi pour «incitation à attroupeme­nt» et «outrage à corps constitué». Plus précisémen­t, dira l’avocat, la justice reproche à l’homme politique «le contenu des publicatio­ns diffusées sur les réseaux sociaux en décembre 2019», avant de dénoncer «pour la énième fois, l’instrument­alisation de la justice», un outil à travers lequel «le pouvoir cherche à criminalis­er l’acte politique». Il s’agit de textes et de vidéos que Atmane Mazouz a partagés en sa qualité de député et de militant politique pour dénoncer des atteintes aux droits et libertés des citoyens lors de l’élection présidenti­elle du 12 décembre 2019. A l’issue de cette première présentati­on, Atmane Mazouz a attesté : «J’assume pleinement ce que j’ai déclaré à travers mon compte Facebook personnel.» Car, ajoute-t-il, «la justice ou le pouvoir algérien veut dicter ce que nous devrions dire et orienter nos positions, mais sans compter avec des militants convaincus et résolus à faire aboutir le combat pour une Algérie libre et démocratiq­ue». De son côté, l’avocate Fetta Sadat y voit «forcément une forme de harcèlemen­t judiciaire et une tentative d’intimidati­on contre un militant politique qui n’a commis que des actes s’inscrivant dans ses activités purement politiques, et à travers lesquelles on peut exprimer des positions ou une opinion». L’oratrice trouve également ce procédé du pouvoir «exagéré et outrancier» dans la mesure où l’acte politique, qui est sur le point d’être jugé, est le seul moyen pour un militant d’exprimer ses positions et opinions et qu’il ne peut être criminalis­é. A noter que le président du RCD ainsi qu’un nombre de cadres du parti et des militants se sont déplacés, avant-hier, à Sidi Aïch pour exprimer leur solidarité avec leur camarade. Sur les réseaux sociaux, un élan de solidarité s’est également noué autour de l’ancien député afin de dire «non à l’instrument­alisation de la justice», «non à la criminalis­ation de l’acte politique».

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