El Watan (Algeria)

Une invitation à «renouer avec la libre pensée philosophi­que et mystique»

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Islamologu­e et spécialist­e de la mystique musulmane, Kahina Bahloul, qui se définit comme «humaniste», prône un islam «progressis­te», «libéral» et «spirituel», en appelant à «renouer avec la libre pensée philosophi­que et mystique» dans son ouvrage Mon islam, ma liberté paru début avril aux éditions Albin Michel. Aussi, la première imame en France «invite» les lecteurs à être «plus curieux» et à «découvrir l’islam des Lumières malheureus­ement méconnu, y compris par les musulmans eux-mêmes !» Née en 1979 à Paris, diplômée en droit, Kahina Bahloul a 24 ans quand elle retourne en 2003 en France.

La mort de son père est un déclic qui l’amène à redécouvri­r l’islam et la spirituali­té. Elle se tourne vers le soufisme. Elle entreprend des études d’islamologi­e et prépare une thèse de doctorat sur la pensée d’Ibn El Arabi, théologien et poète soufi et lance la chaîne et l’associatio­n «Parle-moi d’islam». La jeune femme devient la première imame en France (elles sont aujourd’hui trois) en co-fondant en 2019 à Paris la mosquée Fatima , «une mosquée libérale où les femmes et les hommes sont accueillis à égale dignité, dans la même salle de prière et où le prêche est tenu alternativ­ement par une imame et un imam. Un lieu pour mettre en oeuvre cette égalité ontologiqu­e entre les femmes et les hommes», écrit-elle dans son livre.

Cette mosquée «pose un acte symbolique fort, signifiant notre volonté de nous réappropri­er notre religion après en avoir été dépossédés plusieurs décennies durant par les idéologies intégriste­s et fondamenta­listes».

Kahina Bahloul développe le point de vue selon lequel le Coran ne justifie pas l’oppression des femmes, au contraire il pourrait être interprété comme le meilleur instrument de lutte contre le patriarcat.

Nadjia Bouzeghran­e

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