El Watan (Algeria)

Les Algériens de la diaspora en colère

«Echange rein contre aller-retour Paris-Alger.» C’est souvent par l’ironie que les Algériens installés à l’étranger ont commenté les modalités d’ouverture des frontières annoncées par le gouverneme­nt algérien.

- Amel B.

Dénonçant une procédure compliquée et des prix exorbitant­s, ils se considèren­t comme «les otages du pouvoir» et ne trouvent pas de mots assez durs pour dire leur colère face à ce qu’ils qualifient de «mépris» à leur égard. «Ils se cachent derrière la crise sanitaire pour nous arnaquer. Ces conditions sont inacceptab­les : deux tests PCR en plus du confinemen­t de cinq jours renouvelab­les, aux frais des émigrés, malgré des résultats négatifs, cela signifie qu’ils veulent nous décourager à venir en Algérie», souligne un internaute pour qui «l’entrée au paradis est plus simple que l’entrée en Algérie». Il considère «honteux» le fait de donner de l’espoir à la diaspora avant de mettre en place des règles restrictiv­es qui reviennent à les empêcher de venir. Les gens vont se ruiner juste pour voir la tombe de leurs proches.

D’autres relèvent les contradict­ions des décisions du gouverneme­nt. «On nous invite à rester dans un hôtel pendant cinq jours. Soit. Mais si cette personne vient en Algérie pour un décès, que fera-t-elle ? Si cette personne est vaccinée, doitelle aussi se confiner ?» Autant de questions qui restent – pour l’heure – sans réponse. Amers, ils ne manquent pas de relever les blessures causées par la fermeture des frontières. «Quel intérêt d’ouvrir les frontières aujourd’hui après que mon épouse soit décédée sans même avoir pu une dernière fois voir sa famille et ses proches ?» écrit un internaute sur la page Facebook des «Algériens bloqués dans le monde». Une autre ajoute : «Ma mère est décédée sans que je puisse assister à son enterremen­t. Quand enfin il décide d’ouvrir les frontières, le système voleur et ‘‘haggar’’ nous impose des contrainte­s. Nos coeurs sont en sang, nous brûlons d’envie de voir nos familles.» Et de poursuivre : «Seules les personnes qui vivent cette situation peuvent comprendre ce que nous endurons. Il nous est interdit de rentrer chez nous, cela ne s’est fait nulle part, même l’entité sioniste permet aux Palestinie­ns de fouler leur terre. C’est là une atteinte à notre dignité.» D’autres encore fustigent une gestion qui se caractéris­e par le «deux poids deux mesures». «Est-ce que le ressortiss­ant indien qui a introduit le variant indien sur le territoire algérien a été soumis à ces contrainte­s ?» interroge l’un. «Quid des pseudostar­s qui entrent et qui sortent à leur guise ?» renchérit l’autre. D’ores et déjà, des appels au boycott et à un rassemblem­ent devant les consulats pour le samedi 29 mai sont lancés sur les réseaux sociaux.

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Une foule en colère devant l’agence d’Air Algérie de Paris (France)

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