Les 6 de 54 et le 1 des 54
Ça commence par un serment : «Je m’engage par devant Dieu et par devant le peuple à tout entreprendre, si je suis élu à la magistrature suprême, à réaliser les attentes et les aspirations légitimes portées par le hirak du 22 février.» Ça se poursuit par un «je ne ferai aucune
promesse que je ne saurai satisfaire», puis par 54 promesses énoncées, entre autres et selon les termes exacts du candidat, l’argent volé sera bien rapatrié, une presse libre plurielle et indépendante, démocratie participative, société civile libre, dynamique et capable d’assumer pleinement son rôle de contre-pouvoir, refonte totale du fonctionnement de l’administration locale, nouvelle politique de développement, révision totale de la politique des CKD/SKD dans le secteur automobile, amélioration du climat des affaires, réforme du système bancaire et du financement des investissements, réforme financière et fiscale et dépénalisation de l’acte de gestion. Une liste interminable où l’on voit qu’au nombre de promesses non tenues un an et demi après son accession à la Présidence, Abdelmadjid Tebboune aurait dû s’en tenir à une dizaine de promesses, pas plus, le nombre 54, porteur de symbole, ayant été choisi par ses communicants qui savent bien qu’il faut parler longtemps, ce ne sont que des mots, vite oubliés. Sauf qu’avec l’incarcération de Nabil Mellah, patron de l’entreprise privée Merinal, et probablement d’autres après lui, l’éternel problème de la dépénalisation de l’acte de gestion est revenu en force, finalement pour expliquer que la pénalisation des gestionnaires, managers et entrepreneurs n’est qu’un levier avec lequel on peut mettre en prison qui on veut sous le couvert de la loi. Comment développer l’économie avec ces procédés ? La question ne se pose pas, il faut simplement promettre que dimanche prochain, tout ira mieux, et quand dimanche arrive, faire la même promesse pour le dimanche suivant. C’est l’avantage du calendrier, il y a 52 dimanches dans l’année, 260 dans un mandat présidentiel.